A quoi bon s’offrir un iPod pour y glisser numériquement ses disques de chevet signés Madness, XTC, Squeeze ou Dexy s Midnight Runners ? En faisant l’acquisition de Please Describe Yourself, le premier album des Ecossais de Dogs Die In Hot Cars, l’un des plus enthousiasmants recueils pop de cette rentrée morose ? l’éclaircie Smile […]
A quoi bon s’offrir un iPod pour y glisser numériquement ses disques de chevet signés Madness, XTC, Squeeze ou Dexy s Midnight Runners ? En faisant l’acquisition de Please Describe Yourself, le premier album des Ecossais de Dogs Die In Hot Cars, l’un des plus enthousiasmants recueils pop de cette rentrée morose ? l’éclaircie Smile exceptée ?, l’auditeur pressé retrouvera dans sa forme quasi intacte tout ce qui faisait le sel (et, de temps en temps, le poivre) des îles britanniques au confluent des décennies 70 et 80.
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Dix chansons, trente-cinq minutes, deux faces de 33t (objet rond et noir, très en vogue au Xxe siècle) pour un véritable cocktail vitaminé qui, malgré l’âge avancé de ses composants, parvient à enivrer comme un jeune alcool. Craig Macintosh ? chanteur et inventeur en chef de cet iPod miniature en forme de CD (objet rond, argenté, etc.) ? est né en 1979, l’année où Madness formait une joyeuse chenille humaine pour redémarrer la vogue du ska, l’année où XTC décrochait son seul véritable hit (Making Plans for Nigel), l’année où l’Angleterre se relevait des uppercuts du punk.
Le groupe s’est cherche un nom échappant à la tradition des moutonniers en The, couche un tas d’idées farfelues sur le papier, mais c’est le père de Gary Smith (guitariste) qui leur suggère l’idée Dogs Die In Hot Cars. Banco ! Mais avec un tel blaze excentrique, leur musique ne pouvait décemment persister à plomber l’ambiance. De cette calebasse en pleine ébullition qui sert de tête à Craig commencent alors à tomber en cascade des refrains qui donneraient des fourmis à un cul-de-jatte. Godhopping, Lounger, I Love You cause I Have to, autant d’hymnes affolés à l’adresse d’une jeunesse qui n’a cure de Difford & Tilbrook (la paire magique de Squeeze) et qui pense que XTC est une pilule à gober pour monter au ciel.
Le groupe n’a pas vraiment choisi la facilité en laissant les clés de son album à la paire de producteurs emblématiques de cette new-wave pop historique, les fameux Clive Langer et Alan Winstanley, dont le CV aligne tous les noms cités plus haut, avec en plus ceux de Costello, Joe Jackson ou Lloyd Cole. Pourtant, en traçant un peu les sillons qui ont changé la vie de Craig Macintosh, on tombe sur des sources moins évidentes, comme par exemple l’inclassable Penguin Cafe Orchestra du génie Simon Jeffes ou encore Phil Glass, dont l’écheveau complexe de 1 000 Airplanes on the Roof aurait influencé les harmonies du lumineux Apples & Oranges. Alors que, bêtement, nous pensions qu’il s’agissait encore d’un emprunt au Oranges & Lemons de XTC.
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