A l’occasion de la sortie en salles de “N.W.A. – Straight Outta Compton”, le gangsta rap en 20 morceaux classiques.
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Lightnin’ Rod Sport (1973)
Jalal Mansur Nuriddin, membre de The Last Poets (collectif fondateur dans l’histoire du rap), choisit l’alias Lightnin’ Rod pour publier Hustlers Convention, album-concept qui suit la trajectoire de deux pimps, Sport et Spoon. Il nous présente ici le premier sous influence Blaxploitation.
https://www.youtube.com/watch?v=itzy_oKniZc
Schoolly D Gangster Boogie (1984)
Issu de Philadelphie, Schoolly D est considéré comme l’un des premiers gangsta rappeurs avec ce single confidentiel sur lequel il sample le Gangster Boogie des Chicago Gangsters. Il faudra attendre cinq ans pour que le morceau réapparaisse sur l’album Am I Black Enough for You?.
Just Ice Gangster of Hip-Hop (1986)
Venu du Bronx, Just-Ice publie son premier album, Back to the Old School, produit par Kurtis Mantronix. L’année suivante, il publie une nouvelle version de ce morceau, The Original Gangster of Hip-Hop, afin de saluer la mémoire de Scott La Rock, membre de Boogie Down Productions, assassiné entre-temps.
https://www.youtube.com/watch?v=jdI-WR4XUe0
Boogie Down Productions Criminal Minded (1987)
From New York, East Coast, KRS-One, D-Nice et Scott La Rock, le trio de Boogie Down Productions, explosent les codes du hip-hop en samplant et citant tout et n’importe quoi (AC/DC, Billy Joel, etc.). Et s’attaquent au Hey Jude des Beatles en intro de Criminal Minded.
https://www.youtube.com/watch?v=9UAa3uPKGO4
Too $hort Mack Attack (1987)
Retour West Coast avec le Californien Too $hort qui publie son premier album Born to Mack sur le bien-nommé label Dangerous Music. Par la suite, Too $hort sera l’un des rares rappeurs à collaborer à la fois avec 2Pac et Notorious B.I.G à l’apogée de leur carrière, et, donc, de leur violente rivalité.
https://www.youtube.com/watch?v=aS4cxbF1vp0
Ice-T 6 ‘N the Morning (1987)
Issue de l’album Rhyme Pays, 6 ‘N the Morning est reléguée en face B du single Dog’n the Wax. En français littéraire, six heures du mat’, c’est l’heure du laitier. En niggaz slang, 6 ‘N the Morning est celle de la descente de police. Ice-T, depuis, s’est recyclé en acteur de séries.
N.W.A Fuck tha Police (1988)
L’album Straight Outta Compton du “World’s Most Dangerous Group” installe le genre avec trois millions d’exemplaires vendus. Le gangsta rap naît et la West Coast déboule en force dans le game. Un flow de violence, de drogues, de guns et de gangs s’extirpe des ghettos pour s’abattre sur l’Amérique blanche.
https://www.youtube.com/watch?v=9jOqOlETcRU
Above the Law Murder Rap (1990)
La brèche ouverte par N.W.A permet à Dr. Dre de produire ses proches. Avec comme figure de proue Cold 187um, un temps membre des Crips, Above the Law fait parler la poudre, et Murder Rap reste une tuerie avec un bout du Ironside de Quincy Jones dedans, qu’on retrouvera en 2003 dans le Kill Bill de Tarantino.
https://www.youtube.com/watch?v=a4yTOAx561A
Geto Boys Scarface (1990)
Qui dit gangsta, dit mafia. Ni West ni East mais plein South, les Geto Boys émergent de Houston, Texas et samplent Pacino chez DePalma. Ils comptent, en tout cas, avec Kool G Rap, parmi ceux qui ouvrent la voie à un sous-genre du gangsta, le mafioso rap.
Cypress Hill Pigs (1991)
Gangsta, le gang angeleno latino et ses hymnes à la fumette ? Pas sûr. Mais qui sont ces cochons qui grognent sur nos guns (et sur un sample du Ali Funky Thing de Chuck Cornish) ? Ceux-là même que les N.W.A dans un morceau entendu précédemment proposaient avec élégance et subtilité de f***.
2Pac Trapped (1991)
Démêlés avec la police, encore et toujours, côté East Coast cette fois, avec le Trapped de 2Pac, issu de son premier album. Alors qu’on se souvenait ce 13 septembre du dix-neuvième anniversaire de sa mort, nul n’est besoin de rappeler combien ce morceau qui traite des violences policières et de leur arbitraire résonne encore dans l’Amérique de 2015.
https://www.youtube.com/watch?v=VCEmTaWSPTk
Dr. Dre The Roach (The Chronic Outro) (1992)
S’inspirant fortement du son P-Funk de Parliament/Funkadelic, le premier album solo de Dr. Dre laisse une trace indélébile dans l’histoire du hip-hop faisant de Dre le “godfather du G-funk”, notamment avec cette photocopie du P.Funk (Wants to Get Funkep Up). Bref, en passant déjà à autre chose, Dre commence à capitaliser.
https://www.youtube.com/watch?v=iYQEhek500I
Snoop Doggy Dogg Who Am I (What’s My Name) ? (1993)
Quelques allers retours entre prison et vie civile, une tête de cartoon (prénommé Calvin, surnommé Snoopy) : avec Snoop Doggy Dogg, on s’éloigne du gangsta et on enfonce le clou G-funk d’un flow nonchalant. Pour la première fois de l’histoire, un album de rap (Doggystyle, donc) atteint le sommet du Bilboard.
Master P The Ghetto’s Tryin’ to Kill Me (1994)
Elevé à La Nouvelle Orleans, Percy Robert Miller reçoit un héritage de 10 000 dollars qui lui permet de fonder No Limit Records et d’enregistrer des albums multiplatinés dont celui-ci, paru entre Mama’s Bad Boy et 99 Ways to Die (autant de titres qui donnent une idée des préoccupations du dénommé Master P).
Nas NY State of Mind (1994)
Back to NYC avec cette chronique sourde sur les gangs of New York où s’entremêlent DJ Premier, le Fly Time de Donald Byrd, le Mind Rain de Joe Chambers et le flow impérial de Nas, aka Nasir bin Olu Dara Jr., dont le Illmatic, d’où est extrait ce NY State of Mind, a été réédité l’an dernier pour ses 20 ans.
The Notorious B.I.G Somebody’s Gotta Die (1997)
Somebody’s Gotta Die paraît sur un album posthume, The Notorious B.I.G. ayant été assassiné l’année précédente dans des circonstances plus ou moins inexpliquées. “Let the gunshots blow/Somebody’s gotta die / Nobody got to know / That I killed yo ass in the mix, bitch”, qu’il disait.
Lil Kim Thug Love (feat. Twista) (2003)
Longtemps protégée de Notorious B.I.G. (et même plus), elle conte, dans cet extrait de La Bella Mafia, la quintessence de la romance version gangsta : “Here come a bitch with the fly puss’ and a nigga with the fly dick” et son accomplissement : “New collaboration of Thug Luv between the Thug Queen and the Thug Lord”.
50 Cent P.I.M.P. (2003)
Après une aussi longue que précoce carrière de dealer qui lui vaudra de se faire tirer dessus à neuf reprises en 2000, 50 Cent atteint enfin le succès en 2003 grâce à l’album Get Rich or Die Tryin’. Troisième single de l’album, P.I.M.P. et son steel band cartonneront dans la version remix feat. Snoop Dog & G-Unit et restera comme une des belles illustrations du sexisme inhérent au genre.
Three 6 Mafia Hard out Here for a Pimp (2006)
A l’origine groupe underground venu de Memphis (Tennessee), Da Mafia 6ix (son petit nom) a progressé tout au long de sa carrière vers le mainstream. Hard out Here for a Pimp n’est pas, de loin, leur meilleur morceau mais le couronnement de leur trajectoire puisqu’il s’agit du seul gangsta rap à avoir remporté l’oscar de la meilleure chanson originale.
Samuel L. Jackson Ezechiel 25-17 (from Pulp Fiction) (1994)
Restons au ciné pour cet hommage à Quentin Tarantino, incorrigible Oero (soit l’exact inverse de l’Oreo, noir dehors et blanc dedans, cher à Fran Ross), au phrasé de Jules Winnfield (Samuel L. Jackson) et son inoubliable façon d’accentuer le “o” de “police”, avec cet extrait de la Sainte Bible.
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