Alors que son film de zombies “The Dead Don’t Die” a créé l’événement en ouverture du Festival de Cannes, nous sommes allés fouiller dans la discofilmographie du cinéaste américain…
Screamin’ Jay Hawkins I Put a Spell on You (Stranger Than Paradise, 1984) Dès son premier long métrage (Permanent Vacation étant un fillm de fin d’étude), Jim Jarmusch frappe fort en étant récompensé de la Caméra d’or au Festival de Cannes et d’un Léopard du même métal à Lorcarno. Déjà, il révèle son tropisme musical en prenant un musicien, John Lurie, comme acteur et en révélant des goûts sûrs avec, entre autres exemples, le choix de ce standard du volcanique Screamin’ Jay Hawkins qui fera, quelques années plus tard, les beaux jours de Perrier.
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Talking Heads The Lady Don’t Mind (1985) C’est le milieu des années 1980, la queue de comète de la no wave new-yorkaise dont Jim Jarmusch est un fervent adepte, c’est aussi bientôt la fin des Talkings Heads. Comme l’exige l’époque, tout réalisateur débutant et néanmoins remarqué se doit de passer maître dans l’art du clip. Ce que réussit haut la main Jim Jarmusch avec ce Lady Don’t Mind, extrait de Little Creatures.
Tom Waits Jockey Full of Bourbon (Down by Law, 1986) Sans doute l’une des plus belles scènes d’ouverture des années 1980, un long travelling en noir et blanc le long des bayous de la Louisiane que sublime un des trois interprètes de Down by Law (flanqué de John Lurie et Roberto Begnigni) et qui deviendra un fidèle du cinéaste, Tom Waits.
Junior Parker Mystery Train (Mystery Train, 1989) Mystery Train (le film), hymne crépusculaire et solaire au rock’n’roll tourné en son berceau même, Memphis (Tennessee), par ailleurs berceau d’un certain blues pillé par le rock’n’roll, ne pouvait se passer dans sa BO de Mystery Train (la chanson) interprétée par le King, mais aussi par un de ses prédécesseurs, Junior Parker.
Elvis Presley Blue Moon (Mystery Train, 1989) Dans Mystery Train, tourné dans la ville du King qui, rappelons-le, en vrai est né à Tupelo (Mississippi), on ne pouvait qu’entendre sa voix d’outre-tombe sur Blue Moon. Même si, rappelons-le (bis), beaucoup d’Américains pensent que le King n’est pas enterré à Memphis (Tennessee) pour la simple et bonne raison qu’il est toujours vivant.
Tow Waits Paris Mood (Un de Fromage) (Night on Earth, 1991) De la contribution de Tom Waits pour la magnifique errance de taxis en taxis de Night on Earth, on aurait aisément pu élire la non moins magnifique Back in the Good World. Mais juste pour le plaisir de son titre en français de cuisine et pour son côté valse lunaire, on choisira Un de Fromage dans une scène où l’on ne voit que Dalle.
Neil Young The Dead Man Theme (Dead Man, 1995) Jim Jarmusch remixe habilement ses deux films précédents avec une histoire de fantôme voyageant dans un train mystérieux comme d’autres voyageaient en taxi. Neil Young est à la baguette de la BO et livre notamment un Dead Man Theme incandescent à réveiller les morts deux ans avant que Jarmusch ne lui consacre un documentaire de référence : The Year of the Horse.
Kool G Rap & RZA Cakes (Ghost Dog, 1999) Pour trouver la voie du samouraï Forest Whitaker, Jim Jarmusch s’offre les services d’un maître Shaolin venu du Wu-Tang Clan et du Queens, RZA. Un choix qui ne tombera pas dans l’oreille d’un sourd puisque RZA coproduira ensuite les BO des deux volumes de Kill Bill où il est aussi question de sabres, mais moins de zen que dans Ghost Dog.
https://www.youtube.com/watch?v=-CwbcyYJ_qc
Mulatu Astaqé Yègellé Tezeta (Broken Flowers, 2005) Revirage musical à on ne sait plus combien de degrés quand Bill Murray entame son road-trip pour retrouver la mère de son fils ou du fils qu’il croit avoir d’une mère. Quoiqu’il en soit, on remerciera son voisin pour les choix musicaux qu’il lui propose pour accompagner sa conduite, bonne ou mauvaise, selon les mères putatives qu’il croisera dans sa quête de paternité.
https://www.youtube.com/watch?v=gsT7dY65-Vo
LCD Soundsystem Daft Punk Is Playing in My House (The Limits of Control, 2009) Quel meilleur choix peut-on faire pour atteindre les limites du control que le premier morceau du premier album de LCD Soudsystem ? Eh oui, Daft Punk is also playing in The Limits of Control et c’est toujours aussi bon.
Yasmine Hamdan Hal (Only Lovers Left Alive, 2013) Du vampirique Only Lovers Left Alive où Tilda Swinton reprend son rôle interprété dans The Stars (Are out Tonight) aux côtés de David Bowie, lui-même vampirisé des années plus tôt par Catherine Deneuve dans Les Prédateurs, on oublierait presque qu’y figure aussi ce très beau morceau de la Libanaise Yasmine Hamdan.
The White Stripes Blue Orchid (2005) On a beau croire en l’immortalité et partant que Only Lovers Left Alive, mais dans la ville sinistrée de Detroit, berceau de la Motown, de la techno et de Jack White (dont on aperçoit la maison dans le film), on se souvient des White Stripes (déjà aperçus dans Coffee & Cigarettes) et de ce Blue Orchid que Jim Jarmusch et Michel Gondry ont remixé dans une version tellement rare (en vinyle) qu’elle est devenue introuvable sur la Toile. Mais bon, la version originale tient toujours la route.
https://www.youtube.com/watch?v=uoZ4zWuu2Do
BONUS TRACK The Del-Byzanteens Draf Riot (1982) Et on boucle la boucle en revenant au début et aux années no wave pour retrouver un Jim Jarmusch musicien (il assure les voix et tient les claviers des Del-Byzanteens) avec Draft Riot. Puis on rebouclera la boucle en revenant au présent pour rappeler que le réalisateur de Gimme Danger fait partie du groupe SQÜRL au tréma très “jeunes gens mödernes” et dont on vous offre ce Pink Dust.
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