En suédois, mélancolie se dit “melankoni” – on peut aussi dire Dunger.
Ce Suédois est prolixe et irréductible : footballeur professionnel contrarié, jardinier à mi-temps, Nicolai Dunger, après quelques aventures en compagnie de l’icône jazz Esbjörn Svensson, et le soutien indéfectible de Will Oldham, offre en dix vignettes profondément teintées d’americana l’assez probant rendu mélodique d’un désespoir digne.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
Si l’on excepte un duo avec Nina Persson (The Cardigans), le bonhomme mène en effet en solitaire dubitatif ses mélodies, comme ont pu le faire ses idoles (Robert Wyatt, Jeff Buckley ou Van Morrison) : avec l’élégance d’un créateur qui a des lettres et de la sensibilité mais n’en fait pas tout un plat. L’album, enregistré en quelques jours à proximité du cercle arctique, s’autorise donc parfois flûtiau, banjo et piano brinquebalant, mais puise avant tout sa force dans cette étrange voix, qui emmène mélodies et couplets dans des élans inversement proportionnels à la modestie des moyens à l’oeuvre. Troublant.
{"type":"Banniere-Basse"}