Encore beaucoup de bad et de sexe sur le second album de la rappeuse Tommy Genesis qui révèle une autre facette, plus lumineuse, de celle qu’on surnomme la Madonna des millennials.
On la découvrait en 2015, sombre et sulfureuse, sur son premier album World Vision. Un disque qui l’avait imposée comme la voix lancinante d’un rap singulier, caractérisé par des beats agressifs et des textes crus, dans lesquels il était aussi bien question de religiosité que d’onanisme. Trois ans plus tard, Tommy Genesis est de retour avec son nouveau long format, Tommy Genesis. “Un projet qui diffère un peu de ce que j’ai pu faire auparavant”, nous avoue l’intéressée.
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Un aspect obscur et explicite…
Sur sa première moitié, cet album de douze pistes continue de préciser le portrait, obscur et explicite, que la native de Vancouver nous avait jusqu’ici dépeint. Il y a d’abord le percutant Bad Boy, dans lequel elle explique avoir placé “une corde autour de [son] sexe pour [s]’empêcher de [s]’embrasser” (“There’s a rope around my pussy just to hold me to kiss me”). Il y a aussi l’inquiétant 100 Bad, en collaboration avec l’Anglaise Charli XCX, où les références à l’éjaculation et à l’anatomie du corps humain ne cessent de pleuvoir. Sans oublier Daddy, introduit par les cris d’une Tommy Genesis en plein orgasme.
…complété par un côté enjoué et lumineux
Mais la seconde partie de Tommy Genesis, album conçu sous forme de diptyque, dévoile une nouvelle facette de l’artiste, plus enjouée et lumineuse. Sur l’entraînant You Know Me, elle prône avec joie l’importance de l’amitié féminine. Elle apparaît aussi on ne peut plus apaisée sur Naughty, un titre en collaboration avec Empress Of, qui évoque une vaine romance. Et sur Drive, celle qui nous avait habitués à des textes à la They Cum They Go (“Ils jouissent et s’en vont”) se révèle plus romantique et vulnérable que jamais.
“On peut sans doute le voir comme mon album calme… avant que ma musique ne redevienne tarée à nouveau”, analyse-t-elle dans un rire. Et d’ajouter : “Le concept, c’est d’exposer la dualité de Tommy Genesis, avec la première moitié de l’album évoquant l’identité de Tommy, et la seconde celle de Genesis. C’est le fruit de la rencontre entre mon bon et mon mauvais côté, qui sont ici en symbiose.”
Les deux faces d’une même pièce
Une symbiose mise en exergue par la pochette du disque, qui présente deux Tommy Genesis prêtes à s’embrasser, ainsi que dans God Is Wild, une vidéo de cinq minutes qui illustre les morceaux Bad Boy, Play with It, Tommy, Miami et It’s Ok. Coréalisé par la jeune femme, qui se cachait déjà derrière le clip suggestif de Tommy (on l’y découvre nue, immergée dans un bain à l’eau laiteuse), ce mini court métrage suit le voyage d’une Tommy Genesis mi-ange, mi-démon, rejetée des enfers et adoptée par les cieux. Une vidéo à l’esthétique léchée, qui constitue sans doute le projet visuel le plus poussé de cette ancienne élève de la Emily Carr University of Art + Design (Vancouver), mais que cette dernière se refuse pourtant à commenter.
Vivre une véritable expérience
“J’ai vraiment à cœur de laisser aux gens qui regarderont le clip et écouteront l’album le choix de les interpréter comme bon leur semble, confie-t-elle. Et j’espère qu’ils les apprécieront. En tout cas, j’ai fait de mon mieux pour tenter de leur faire vivre une véritable expérience.” Une expérience à laquelle elle s’apprête à donner vie dans le cadre de sa tournée God Is Wild, qui s’arrêtera le 22 février 2019 à Paris pour un concert unique au Point Éphémère.
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