Avec un album enregistré à la maison, Piers Faccini confirme son statut de musicien en or. Critique.
Depuis 2004 et la sortie de Leave No Trace, son premier album, Piers Faccini s’est plu à afficher différentes facettes de sa personnalité. On l’a connu tout aussi bien seul sur scène qu’entouré de gros noms, comme Ben Harper, sur disque. On l’a vu nicher ses joyaux sonores dans l’écrin fastueux des studios de Renaud Letang, le temps de ce qui fut son album le plus pop, Two Grains of Sand. On l’a entendu chanter en anglais ou revisiter des chansons napolitaines. On l’a religieusement écouté lors de concerts qui ressemblaient à des parenthèses enchantées.
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Sur My Wilderness, son quatrième album, Piers Faccini a tout joué et enregistré dans la maison qu’il occupe dans les Cévennes depuis quelques années, invitant ses amis musiciens avec des noms en O (Jules Bikoko, Rodrigo d’Erasmo et Simone Prattico) à participer à l’entreprise – voire l’entreprose d’ailleurs. Car Piers Faccini, que sa bio décrit comme un “putain de poète”, en est bel et bien un. Un musicien rare car capable de faire rimer précision et émotion, virtuosité et sapidité, quand la plupart se vautrent dans l’exercice de style ou négligent le flacon. Ainsi de My Wilderness, qu’il faut pourtant prendre le temps d’apprivoiser, tant il semble, de prime abord, moins riche en véritables chansons que son prédécesseur.
Plus épuré et moins poli, le disque séduit sur la longueur, par son côté brut et polychrome, mariant musiques africaines (Tribe) et folk terrestre (No Reply, partagé avec le violoncelliste Vincent Ségal), cuivres d’ailleurs et formats plus classiques. Convié sur The Beggar & the Thief, le trompettiste Ibrahim Maalouf fait des merveilles. Surtout, Piers Faccini continue d’y chanter comme si les dieux lui étaient tombés sur la tête. On a souvent fait la comparaison avec Nick Drake, mais c’est parce que c’est vrai : si le River Man était vivant en 2011, c’est lui qui aurait chanté Say But Don’t Say ou le bouleversant Strange Is the Man.
Concert à Paris le 25 octobre au Café de la Danse.
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