L’esprit du songwriting US dans toute son humble splendeur.
Par un raccourci aussi étrange qu’abusif, on qualifie de “folk” tout songwriter américain qui ne se branche pas sur le 220 volts et ne se conforme pas aux codes de langage du rock : Sufjan Stevens, Joanna Newsom ou Andrew Bird
n’auront ainsi pas échappé à cet étiquetage sommaire. Menée par la jeune Casey Dienel, la caravane orchestrale de White Hinterland connaîtra sans doute le même mauvais sort.
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Ce qui se joue dans ces mélodies sinueuses, tracées le plus souvent au son d’un piano, d’une section de cordes et de cuivres, n’entretient pourtant que des relations très lâches avec les musiques de terroir. Il y a dans l’écriture savante et déliée de Dienel cet esprit syncrétique qui singularise d’autres musiciennes sans matricule comme Joan As Police Woman, Clare Muldaur (Clare & The Reasons) ou la méconnue Marla Hansen : soit le désir de créer une utopie où les forces vives de la pop, du jazz et du classique travailleraient de concert à l’élaboration d’une forme inédite de chanson populaire.
Un programme ambitieux, mais impeccablement réalisé tout au long d’un disque qui, comme la voix papillonnante de Dienel, exhale à chaque
mesure un parfum de fraîcheur rarement porté par les musiques de synthèse.
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