L’artiste suédois revient avec un nouvel album, « Sympathetic Magic », quatre ans après « Big Issues Printed Small » (2013).
Le fait que le Suédois soit une fée ne souffre pas de discussion. Enlumineur en chef d’une pop entre baroque et symphonique, emmenée par une voix d’ange idem, comme en témoigne ce quatrième album. On peut disséquer ces onze chansons, qui une nouvelle fois servent de support à un spectacle chorégraphique d’Héla Fattoumi et Eric Lamoureux : hautbois et violoncelles montrent le cap, on extrait des placards poussiéreux divers claviers vintage, et la guitare décide de ne plus sonner comme une guitare.
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Mais l’analyse ne réduira jamais la grâce absolue de ces mélodies foisonnantes sans étouffement, le charme de ces historiettes impressionnistes, et, surtout, d’un chant comme un invraisemblable flottement en apesanteur. On se souvient alors qu’au fil des années Peter Von Poehl a fait son miel de musiques de films, et que Sympathetic Magic (magie vaudoue) pourrait bien être cela : les harmonies, fugaces et inventives, d’un film inventé, hors des sentiers battus, des refrains riches (beaucoup de musiciens, dont l’ami de toujours Jens Jansson à la batterie, et des bandes magnétiques à l’ancienne) qui résonnent sans esbroufe.
En fait, l’exploit n’est pas que le chanteur, auteur-compositeur et guitariste tente d’enserrer un univers de raffinement dans les codes d’une pop-song d’une poignée de minutes. Mais bien qu’il y parvienne, dans la limpidité d’un art de la retenue.
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