Après moult concerts, Peter von Poehl est parti enregistrer son troisième album en une journée dans la campagne suédoise. Il raconte la genèse de ce disque, annoncé pour début mars.
Où te trouves-tu en ce moment ?
Peter von Poehl – Je suis dans mon studio de répétition à Paris. C’est peut-être l’un des plus petits studios au monde. J’ai eu la chance de récupérer ces combles, vides depuis trente ans. Actuellement, je travaille sur des samples pour un concert que je vais donner avec DJ Spooky à New York en juin.
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Peux-tu nous parler des années écoulées depuis la sortie de May Day ?
J’avais commencé une série de concerts en 2006 pour la sortie de mon premier album, qui ne s’est pas interrompue avant 2010. Du coup, j’ai ensuite eu envie d’arrêter tout ça pour pouvoir reprendre d’autres projets, me plonger dans des collaborations. J’ai travaillé avec d’autres artistes, j’ai écrit des musiques de films, notamment celle du film lituanien Vanishing Waves, qui devrait sortir en France ce printemps.
Tu signes aussi cet hiver la BO de Main dans la main de Valérie Donzelli. Comment en es-tu arrivé à travailler avec elle ?
Valérie avait utilisé un de mes morceaux pour le générique de son précédent film, La guerre est déclarée. Elle m’a demandé cette fois de composer une musique originale, et j’ai accepté avec plaisir. Elle a vraiment un univers singulier, la collaboration m’a beaucoup plu.
Comment est née l’idée de Big Issues Printed Small ?
En 2010, on m’a proposé de faire un concert avec un orchestre à l’occasion d’un festival d’été. J’y ai vu une excellente excuse pour commencer à écrire un nouveau disque. L’album a d’abord été composé pour la scène, testé en concert. Ça m’a permis d’essayer les chansons et de voir ce qui manquait pour constituer un disque.
Avec qui as-tu travaillé ?
J’ai collaboré avec Martin Hederos, clavier de The Soundtrack Of Our Lives, pour les arrangements. J’ai retrouvé l’ingénieur du son Christoffer Lundquist et j’ai fait appel à des musiciens d’orchestres danois et suédois.
Où l’as-tu enregistré ?
Nous sommes allés dans le même studio que pour les disques précédents, Aerosol Grey Machine, situé à une heure de Malmö, dans la campagne suédoise. Le disque avait été composé au fur et à mesure des concerts, mais j’ai voulu un enregistrement à l’ancienne, en une journée. J’ai loué un minivan et nous sommes tous partis à l’aube vers le studio, un dimanche d’automne.
Comment s’est déroulée cette journée ?
Tout le monde a joué en même temps, une chanson après l’autre. Le studio, c’est probablement ce que je connais le mieux dans la musique. En changeant de méthode, je voulais ainsi échapper à mes réflexes, mes automatismes. J’ai l’impression qu’il y a un danger avec la technologie moderne, car on cherche à tout rectifier. On multiplie les manipulations dès que quelque chose ne va pas. Or, je pense que ça enlève quelque chose de bien au final. Je voulais donc faire un album en perdant un peu le contrôle. Faire une oeuvre dans laquelle on limiterait l’intervention de l’auteur.
As-tu des projets en marge de la sortie de l’album ?
Plein. Je suis un peu superstitieux, alors je n’aime pas trop évoquer les choses avant qu’elles arrivent, de peur qu’elles tombent à l’eau ! Disons que j’ai des projets de musiques pour un long métrage et pour un documentaire. Je travaille aussi sur la mise en musique des poèmes de Marie Modiano.
Album : Big Issues Printed Small, sortie le 9 mars
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