Le musicien aurait succombé à un infarctus.
Il était le bassiste et compositeur de Tuxedomoon, ovni sonique américain, artisan du post-punk et qui sut, dès sa naissance en 1977, faire imploser les frontières esthétiques : Peter Principle Dachert – un pseudonyme de scène emprunté au sarcastique « Principe économique de Peter », selon lequel tout employé s’élève tôt ou tard à son niveau d’incompétence – est décédé ce 17 juillet à l’âge de 63 ans, très certainement emporté par un infarctus. Sa disparition intervient alors qu’il se trouvait en résidence dans la plateforme de création Les Ateliers Claus Saint-Gilles de Bruxelles.
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Pur produit du rock psychédélique de Greenwich Village, il avait également collaboré au groupe de Wim Wenders Soft Verdict, et s’était essayé au travail de producteur, aux côtés des Israéliens de Minimal Compact. Mais c’est au sein des Tuxedos qu’il a écrit l’une des pages les plus intrigantes du rock expérimental, tentant sous l’impulsion du violoniste électronique et frère Blaine L. Reininger d’élaborer la musique étrange d’un cabaret no-wave. La seule consigne que validait alors la bande était de ne produire aucun son que l’on puisse entendre ailleurs, mêlant à leurs harmonies cinéma, ou innovations technologiques en tout genre.
En ce sens, leur premier album, Half-Mute (1980), originellement publié sur le label des Residents, offre un espace de liberté inouï. Ayant choisi l’exil après l’élection de Ronald Reagan (1981), le groupe s’installe en Belgique (où il noue de très étroites relations avec le label Crammed Discs), puis se disloque en divers lieux de la planète, avant de recouvrer force et vigueur, et le chemin des studios et des scènes, après un hiatus de plus de 8 ans. Une tournée était en préparation.
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