Peter Perrett, l’ex-chanteur des Only Ones, revient avec un album, Humanworld, plus moderne que le précédent, mais à l’écriture toujours aussi sincère, belle et touchante.
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Parsemée d’obstacles, de disparitions et d’addictions en tout genre, l’histoire de Peter Perrett connaît un nouveau rebondissement en 2017, après plus de vingt ans d’absence du musicien. Quasiment oublié de tous, le chanteur des Only Ones revient alors en solitaire et signe le superbe How the West Was Won.
Le disque est aussitôt plébiscité et marque le point de départ d’un retour inespéré, qui se confirme aujourd’hui avec Humanworld. Plus électronique que le précédent, plus optimiste (au moins sur la forme), l’album prouve à nouveau que Peter Perrett demeure, à 67 ans, l’un des meilleurs songwriters britanniques de sa génération.
Une production inhabituellement contemporaine
Quand on lui demande s’il a essayé d’être plus moderne grâce à l’utilisation de synthétiseurs et à une production inhabituellement contemporaine, il rigole doucement, marque une brève pause et répond : “Pourquoi, tu me trouves dépassé ? Non, à vrai dire, je pense que je me perdrais en essayant d’être moderne. Et je me sens complètement déconnecté du monde contemporain… Je ne voulais simplement pas reproduire mon premier album solo.”
En effet, Humanworld est assez différent de son prédécesseur. Les guitares y sont plus lourdes, plus présentes, plus libres, les chœurs féminins, souvent noyés dans la réverbération. Composées par le musicien en acoustique, seul avec sa guitare, les chansons ont ensuite été retravaillées et arrangées par ses deux fils, Jamie à la guitare et Peter Jr à la basse, qui l’accompagnent également sur scène : “Ils ont vu et vécu des choses qui n’auraient jamais dû arriver. C’est important de les avoir à mes côtés, parce que nous prenons soin les uns des autres. Je ne me verrais pas jouer avec d’autres personnes : mes enfants me comprennent mieux que quiconque, et ils sont les meilleurs musiciens que je connaisse.”
Romantisme toujours un peu brisé, accidenté
Une chose ne change pas. On retrouve toujours chez Peter Perrett ce romantisme un peu brisé, accidenté, comme sur l’introductif I Want Your Dreams, qui faisait la particularité des Only Ones au sein de l’ère punk. Le chanteur n’a rien perdu de sa capacité à toucher l’auditeur sans effets ni artifices, par la seule force de sa voix et de ses paroles.
En témoignent ainsi de superbes morceaux tels que le très Lou Reed Heavenly Day, le magnifique Carousel ou encore The Power Is in You : “C’est une chanson qui parle de l’époque où nous pensions changer le monde. Au final, ce dernier n’a pas évolué et son état ne s’est guère amélioré, loin de là. Mais j’essaie de ne pas y penser, sinon je deviendrais fou.”
Ce genre de constat a mené le musicien à écrire une chanson comme Believe in Nothing, dont le titre est révélateur des paroles et des pensées qui le composent. Mais Peter Perrett insiste pour ajouter une dernière chose, avant de conclure l’interview et de raccrocher le téléphone : “Sans l’amour, sans l’espoir, nous ne serions rien, n’est-ce pas ? C’est peut-être ça qu’il y a avant tout à retenir de cet album.”
Album Humanworld (Domino/Sony Music)
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