Pour son premier album solo, cette nomade érige l’onirisme en style musical. Critique et écoute.
Vous avez dit Bizarre? C’est justement le titre du single planant avec lequel Perera Elsewhere s’est présentée au monde l’été dernier, assumant d’emblée ses fantaisies et ses douces extravagances. La métisse aux cheveux multicolores compte déjà plusieurs réincarnations dans son karma musical. Née à Londres de parents sri-lankais, elle réside à Berlin et a sévi d’abord aux platines dans les clubs grime et dubstep. La jeune égérie des dance-floors a aussi incarné la voix du trio Jahcoozi sur deux albums de dub tapageur, avant de se faire remarquer avec Modeselektor.
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Elle réapparaît aujourd’hui complètement ailleurs, surfant une vague céleste au ralenti, entre soul chimérique et folk bidouillé. Les rythmes lambinent et s’éternisent, quelques notes de piano s’évanouissent dans le vent, les guitares sèchent en machine. Pas étonnant de voir Gonjasufi s’installer comme à la maison dans le décor psyché de Giddy. Plus loin, le chanteur Aremu l’emmène en Afrique sur le mystique Ebora. Les douze titres de cet album distordent le temps et les tempos. La voix astrale de Perera irradie chaque mélodie et on succombe forcément à cette indicible sensualité.
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