Lazy Boy porte bien son nom : ses rythmes sont benoîts, ses mélodies cotonneuses, son electro-folk idéal pour scruter les nuages en faisant semblant de réfléchir à des choses importantes ? l’avenir du PS, le maintien du FC Nantes, ce genre d’angoisses’ Lazy Boy n’est pas l’ami du petit déjeuner, c’est l’ami de l’après-déjeuner, celui […]
Lazy Boy porte bien son nom : ses rythmes sont benoîts, ses mélodies cotonneuses, son electro-folk idéal pour scruter les nuages en faisant semblant de réfléchir à des choses importantes ? l’avenir du PS, le maintien du FC Nantes, ce genre d’angoisses’ Lazy Boy n’est pas l’ami du petit déjeuner, c’est l’ami de l’après-déjeuner, celui qui vous prend dans ses bras moelleux pour indiquer, en susurrant, le chemin du hamac. Lazy Boy est l’un des nombreux projets de Rob Da Bank, tenancier de l’excellent label Sunday Best (Grand National) et voix officielle, sur la BBC, du rock barré, du groove oblique, du dub lubrique, de la pop dissipée, depuis ce jour maudit où John Peel est allé chercher outre-mort des disques introuvables. Comme Rob Da Bank est, du jour au lendemain, devenu le DJ le plus convoité par le rock qui se cherche une crédibilité, il a dû se découvrir plein de nouveaux amis : il continue pourtant de faire le DJ dans les mêmes pubs, à porter la pire coupe de cheveux depuis Status Quo et à tenir la main de son micro-label.
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Il aurait sans doute pu, comme Death In Vegas ou les Chemical Brothers, longtemps ses collègues derrière les platines les plus huppées du Royaume, aligner à son générique quelques noms alléchants ? un Oasis pour les masses ou un Bloc Party pour rajeunir l’image. Mais non : fidèle en amitié et en goût, les invités s’appellent ici Roddy Frame (ancien Aztec Camera, groupe pop écossais mythique des eighties), Lee Scratch Perry ou la prometteuse soul-sista Estelle. Ensemble, ils jouent une dub-pop dont l’optimisme, la nonchalance et le bordel font un bien fou dans une scène anglaise de plus en plus cadenassée par les guitares ou la mélancolie empruntée ? on ne parle bien sûr pas ici de The Go! Team, seul équivalent local aux insouciantes expérimentations de Lazy Boy.
Enfant et chroniqueur de la club-culture, Rob Da Bank aujourd’hui ne fréquente plus que les salles chill out des supermarchés de la dance-music. Car c’est là, dans ces sas de décompression qu’une génération entière a découvert la beauté du folk, les arcanes du rock planant, l’euphorie de la pop la plus flamboyante ? et beaucoup ne sont jamais revenus au dance-floor. Il faudrait ainsi être bien pompette pour danser sur les merveilleux Western Skies ou Police Dogs Bonfire, envoûtantes chansons patraques qui ne se dansent qu’à l’horizontale, un cendrier plein sur la table de nuit et les hanches en feu. Car il faut repeupler l’Angleterre.
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