Catalogue est un groupe de l’ombre, définitivement underground. Né à la fin des années 70 des dernières lueurs de la comète punk et des braises encore vivaces du free-jazz, ce trio improbable hérétique, intellectuel, naïf, libertaire, amateur, conceptuel, dérisoire… , capté ici sur le vif en avril 82 à la brasserie Birseckerhof de Bâle, […]
Catalogue est un groupe de l’ombre, définitivement underground. Né à la fin des années 70 des dernières lueurs de la comète punk et des braises encore vivaces du free-jazz, ce trio improbable hérétique, intellectuel, naïf, libertaire, amateur, conceptuel, dérisoire… , capté ici sur le vif en avril 82 à la brasserie Birseckerhof de Bâle, balade alors son détachement dans les vestiges encore fumants d’un monde en ruine et invente une musique post, extrêmement novatrice dans son esthétique du morcèlement et du collage trop tôt sans doute. Ça bruite, ça jouit, ça grince, ça chuchote des obscénités, en boucle les riffs qui crissent, les sons qui se tordent, ça crache, c’est sale, Jac Berrocal en Iggy Jazz se dandine, prend la pose, joue du cornet comme Don Cherry, se pâme comme Chet, la guitare de Pauvros est un orgasme électrique, tout en stridences contrôlées, convulsions étouffées, et la batterie d’Artman, minimaliste, sèche, refuse tout emportement trop sensuel, toute pulsation trop organique ; ça transgresse sans limite, ça recycle, ça bricole, c’est drôle, ça hybride, free-rock, jazz brut, primitivisme sophistiqué, avec ce glacis, cette distanciation, qui interdit l’adhésion pulsionnelle. Quinze ans après, toute la (post)modernité du propos éclate au grand jour. Mais Catalogue est un groupe de l’ombre…
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