Les plus beaux albums bouleversent le quotidien sans même crier gare, pour s’incruster méchamment dans l’intimité. Aimer un disque, c’est tomber amoureux et ne plus savoir se dépatouiller avec ses propres sentiments. Cet été, Pellicule du Français Davide Balula, est de ceux là. Il charrie avec lui des chansons inespérées, de la délicatesse débordante, de […]
Les plus beaux albums bouleversent le quotidien sans même crier gare, pour s’incruster méchamment dans l’intimité. Aimer un disque, c’est tomber amoureux et ne plus savoir se dépatouiller avec ses propres sentiments. Cet été, Pellicule du Français Davide Balula, est de ceux là. Il charrie avec lui des chansons inespérées, de la délicatesse débordante, de coins opposés et d’origines inattendues.
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Davide Balula gravite autour du label parisien Active Suspension, dont les sorties ont, pour le moment, tourné autour d’une electronica défricheuse, parfois abstraite, souvent désarticulée. Fuyant les perceptions généralement associées à sa maisons mère, il a forgé un album de pop, aux jolis reflets sombres et mordorés, dans lesquels il chante des parcelles de son intimité.
Pellicule est tout en finesse nocturne. Avant de s’y plonger, Davide Balula avait un jour bricolé un disque destiné à casser les lentilles des lecteurs CD. Son premier album, lui, n’a rien d’aussi terroriste : il est au contraire joliment contemplatif. Il y a mis les premières envies musicales de ses 25 ans, entre une écriture pop à l’ancienne, qui fait songer à des vétérans de labels comme Cherry Red ou Les Disques du Crépuscule, et des arrangements spectraux, électroniques, tout en textures denses.
Entre les couches et les beats maigres, la guitare acoustique et le chant trilingue, en français, anglais et portugais, créent de jolies harmonies envoûtées. La pochette de son disque met en scène des pigeons voyageurs, selon lui une manière de faire un « clin d’œil à une pratique qui était un moyen de communication, aujourd’hui devenue un loisir. C’est aussi une manière de mettre en avant notre rapport à la dépendance électrique. Longtemps, le pigeon a été une sorte de fax vivant. » Le pigeon voyageur est sans doute aussi la plus belle métaphore de ses morceaux.
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