On avait quitté Holden dans L’Arrière Monde, œuvre de jeunesse sympathique mais inaboutie, à la production approximative. L’affriolante virtuosité qui suinte par tous les pores de Pedrolira est donc forcément due aux effets conjugués d’un line-up renouvelé, sobre et soudé, et à une idée aussi audacieuse que périlleuse : confier les nouvelles chansons à Uwe […]
On avait quitté Holden dans L’Arrière Monde, œuvre de jeunesse sympathique mais inaboutie, à la production approximative. L’affriolante virtuosité qui suinte par tous les pores de Pedrolira est donc forcément due aux effets conjugués d’un line-up renouvelé, sobre et soudé, et à une idée aussi audacieuse que périlleuse : confier les nouvelles chansons à Uwe Schmidt, le Houdini de l’electronica européenne, auteur sous le pseudo Señor Coconut de la plus latine et absurde relecture des chansons de Kraftwerk.
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Au service des compositions naturellement très fortes de Pedrolira, il s’est contenté, avec une étonnante parcimonie d’effets, d’en ourler les arrangements jazzy ou latins (calypso, bossa) ? qu’on ne vienne pas ressortir ici la vieille scie easy-listening. Par paresse, on ne manquera pas de rattacher l’échappée belle de Holden aux poids lourds de la nouvelle écriture française Benjamin Biolay/Keren Ann, non sans préciser qu’on tient cette fois dans le filet de voix de la jolie Armelle une séduisante variation de la Hardy sixties. Mais on n’écrit pas des chansons aussi puissantes et chaloupées que C’est plus pareil, Une fraction de seconde ou Série B pour le plaisir dérisoire de grappiller quelques centimètres sur le podium de la célébrité. Cette fois, Holden s’est hissé à la hauteur de son patronyme, chipé à Salinger : révolté et non-conformiste. On y reviendra au plus vite.
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