Peaches et Margaret Cho se trimbalent la bite à l’air dans le clip de « Dick in the air », extrait de l’album « Rub ».
« Put your dick in the air. Dick, dick, dick. Balls and dick, two balls and one dick. Balls, balls, dick, dick, balls and dick » : non non, Peaches n’a pas le syndrome de Gilles de la Tourette. L’artiste electro-punk incite juste, dans son nouveau clip, les hommes – et même les femmes – à exhiber leur service trois pièces.
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Coït avec une pastèque
Dans cette vidéo absurde et drôle, elle se balade avec la comédienne et humoriste américaine Margaret Cho, toutes les deux vêtues de combinaisons en mohair, agrémentées de pénis. « Un ami à moi a trouvées par hasard ces tenues, explique Peaches dans Out Magazine. Elles sont handmade. Et elles sont tellement ridicules ! J’ai demandé à Margaret Cho de faire le clip avec moi : je porte la combinaison de l’homme blanc, et Margaret celle de l’homme jaune. Et on a improvisé ». Elles partent ainsi jouer à cache-cache dans la ville, elles testent des sextoys masculins, et miment un coït avec une pastèque, ainsi qu’une éjaculation faciale avec de la mayonnaise.
« Ça fait des années qu’on bouge nos seins, inversons les rôles »
Si le clip est clairement dans la dérision, il y a tout de même– comme très souvent dans la musique et les performances de Peaches – un message, sur le genre, le corps, et l’identité sexuelle. « Nous en avons marre de brandir nos mains en l’air, et de bouger nos fesses comme si de rien n’était. Ça fait des années qu’on bouge nos seins, inversons les rôles », clame-t-elle dans la chanson. L’industrie musicale et les clips actuels sont saturés de corps féminins dénudés et de booty shakes ? Pour équilibrer les choses, Peaches appelle donc, avec humour, les hommes à mettre leur « bite à l’air ». Et les femmes ? Elles peuvent aussi s’amuser, avec ces combinaisons en mohair (coucou Anne Sinclair), comme on voit certaines le faire, sur scène, à la fin du clip.
Ce n’est pas la première fois que Peaches lance cet appel. Dans l’album Fatherfucker, en 2003, elle chantait Shake yer dix, s’adressant à « tous les hommes, les garçons, les gars ». Mais cette fois-là, elle demandait aussi aux femmes de « shaker » leurs « tits ». En 2000, dans le clip de Diddle my skittle, Peaches jouait, face caméra, avec des « fausses boules », glissées dans son collant. Et en 2012, pour son opéra électrorock autobiographique, Peaches Does Herself, sur les thèmes du genre, de l’âge et de la beauté , présenté au Hebbel am Ufer Theater de Berlin, elle avait invité la transexuelle Danni Daniels sur scène, à bouger, nue, à la fois ses seins, et son pénis.
Un album « postgenre » à venir
Le 25 septembre 2015, Rub, le sixième album studio de Peaches, avec les contributions de Kim Gordon du groupe Sonic Youth, de Feist et de Vice Cooler, va sortir. L’artiste le décrit comme « postgenre ». Mais quand on lui demande si c’est compliqué aujourd’hui d’être subversif, elle rétorque « la question n’est pas d’être subversif, mais d’être fun ». Il reste donc aux fans féminines quelques jours pour tricoter leurs propres combinaisons. Le booty shake et les seins nus ? So 2015. 2016 sera l’année du dick shake.
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