En juillet de l’année dernière, Werner Geier un des pontes de la scène électronique viennoise voyait plus loin que l’effet de mode en prédisant “bientôt, plus personne ne se souciera des musiciens autrichiens”. Le succès grand public de Kruder et Dorfmeister lui aura donné tort, transformant un engouement de spécialistes en une reconnaissance […]
En juillet de l’année dernière, Werner Geier un des pontes de la scène électronique viennoise voyait plus loin que l’effet de mode en prédisant « bientôt, plus personne ne se souciera des musiciens autrichiens ». Le succès grand public de Kruder et Dorfmeister lui aura donné tort, transformant un engouement de spécialistes en une reconnaissance plus générale.
Et si Vienne reste sous les feux des projecteurs, certains espoirs s’avèrent rapidement décevants. Cargo, le second album des Sofa Surfers, est dans l’absolu un bon album de dub touffu et étouffant. Il reflète plutôt bien les enthousiasmants concerts de ce groupe complexe. Cependant, en chemin, les Sofa Surfers paraissent avoir perdu leur éclectisme brouillon et brillant. Là où Transit, leur premier essai, enchaînait d’une traite les étapes d’un périple passionnant, Cargo jette l’ancre près de la Jamaïque, sans vouloir en bouger, soudain conservateur.
Contrebalançant cette déception, le premier album solo de Peter Kruder, sous le nom de Peace Orchestra, prend par surprise. Les premières écoutes laissent entrevoir un trip-hop bonhomme auquel Kruder, en duo avec Dorfmeister, a déjà habitué : une musique toujours aussi stylée, forte de rythmes subtils et de mélodies découpées en fines lamelles. La comparaison avec les K&D sessions s’arrêtera cependant rapidement : sans son habituel acolyte, Kruder est loin d’être perdu.
En parfait homme-orchestre, il creuse son propre sillon et après Tosca, le projet de Dorfmeister prouve que dans ce faux couple la distribution de talent a été équitable. Impossible de résister à ce voyage enchanteur au pays de la tranquillité, servi par une instrumentation toujours aussi délicieusement organique.
De la nonchalante entrée en matière The Man part one à la soul délicate de Shining, Kruder fait plus que répondre aux exigences d’un cahier des charges. A un indéniable savoir-faire sonore, relevant presque de la sorcellerie, il ajoute une inspiration jamais défaillante qui emmène son Peace Orchestra loin des clichés. Cette aventure solo est donc plus qu’une parenthèse et offre la quintessence d’un style envié mais inimitable. Largement de quoi ronger son frein en attendant un hypothétique album en commun des deux génies viennois.
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