Pauline à la plage de Rio succombe aux charmes troubles de la samba.
L’album (le quatrième de la chanteuse) débute par une version de La Rua Madureira, absolu chef-d’œuvre de Nino Ferrer, et la question fuse, immédiate : comment ose-t-elle ? Comment ose-t-elle sortir de la case confortable de la pop-folk (avec des gros morceaux de groove dedans) dans laquelle on l’a enfermée ? Comment ose-t-elle prendre le pari effronté d’un album consacré à un style musical qui a imposé à l’univers entier un messie (Jobim) et quelques farouches apôtres (Gilberto, Jorge Ben, Elis Regina) ?
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Et, pour finir, comment ose-t-elle s’attaquer à des incunables qui ont déjà connu avec plus ou moins de bonheur un traitement hexagonal (Nougaro, Moustaki, ou… Michel Fugain) ? Alors, on suppose que Pauline Croze, poursuivant sa recherche de vertige et de passion, se moque bien de l’orthodoxie et des choses pas convenables à ne pas faire. Elle a raison : qu’elle chante Pierre Barouh ou Salvador, qu’elle invite Flavia Coelho ou accueille Vinicius Cantuaria, archétype de la coolitude amazonienne, la jeune femme affronte la gageure dans la fraîcheur, l’innocence créatrice et une absolue spontanéité.
Concert le 11 juin à Paris (Café de la Danse)
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