La chute est violente. Il y a un an, elle devenait la première artiste depuis les Beatles à placer ses deux premiers singles en tête du top 100 des charts américains. Aujourd’hui, la rappeuse Iggy Alzalea est contrainte d’annuler sa tournée, faute de public. Trop blonde, pas assez noire, elle n’aurait aucune connaissance de la […]
La chute est violente. Il y a un an, elle devenait la première artiste depuis les Beatles à placer ses deux premiers singles en tête du top 100 des charts américains. Aujourd’hui, la rappeuse Iggy Alzalea est contrainte d’annuler sa tournée, faute de public. Trop blonde, pas assez noire, elle n’aurait aucune connaissance de la mythologie du hip-hop. Pire encore, elle ne respecterait pas cette culture. Le Washington Post raconte comment la rappeuse est devenue une personne à abattre dans l’univers du rap US.
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Décembre 2014, l’australienne est invitée à la radio. Au bout d’un moment, le présentateur demande à la rappeuse de freestyler. Elle accepte, normal, un rappeur doit savoir improviser. Mais cette dernière se contente de réciter les paroles d’une de ses chansons. Rapidement Iggy Azalea devient un sujet de moquerie récurent sur Internet, presque un mème.
« iggy, freestyle for us! » Iggy: « lol ok » Iggy: Iggy Iggy Bo Biggy, Banna fanna fo Figgy, Fee Fy Fo Miggy, Iggy!
— Bart (@helloitsmebart) May 12, 2015
interviewer: « Iggy, freestyle for us » iggy: *clears throat* iggy: « Who lives in a pineapple under the sea »
— Ryan Broderick (@broderick) December 29, 2014
Ce n’est pas la première fois que la rappeuse est attaquée de la sorte. Quelques jours plus tôt, Q-Tip, membre fondateur du groupe A Tribe Called Quest, choisissait Twitter pour donner un cours magistral sur l’histoire du hip-hop à l’Australienne. Parmi les tweets suintant le mépris et le paternalisme :
@IGGYAZALEA you have to take into account the HISTORY as you move underneath the banner of hiphop. As I said before
— QTip (@QtipTheAbstract) 20 Décembre 2014
@IGGYAZALEA hiphop is fun it’s vile it’s dance it’s traditional it’s light hearted but 1 thing it can never detach itself from — QTip (@QtipTheAbstract) 20 Décembre 2014
@IGGYAZALEA is being a SOCIO-Political movement. U may ask why … Well — QTip (@QtipTheAbstract) 20 Décembre 2014
@IGGYAZALEA once you are born black your existence I believe is joined with socio-political epitaph and philos — QTip (@QtipTheAbstract) 20 Décembre 2014
@IGGYAZALEA based on the tangled and treacherous history SLAVERY alone this is the case
— QTip (@QtipTheAbstract) 20 Décembre 2014
L’attaque la plus violente contre la rappeuse australienne est l’oeuvre de son homologue américaine, Azaelia Banks. Lors d’une interview elle accuse Iggy Azalea d’être le symptôme d’une « bavure culturelle. »
« J’ai un problème quand quelqu’un dit qu’il fait du hip-hop et qu’il tente d’utiliser cette musique contre la culture noire. (…) Quand on donne des Grammy’s à ces Blancs [comme Mackelmore ou Iggy Azaela, ndlr.] c’est leur dire « Vous êtes des génies, vous pouvez faire n’importe quelle musique. » Et, au contraire, c’est dire aux Noirs: « vous ne possédez rien, même pas la musique que vous avez créé pour vous. »
Qu’elle (Iggy Azalea, NDLR) soit classée avec les chanteuses pop, avec Katy Perry et Miley Cyrus. Mais ne la mettez pas dans la catégorie hip-hop, ce qu’elle chante ne veut rien dire pour le rap. »
De plus, l’Australienne n’écrit pas tous ses titres, comme le rappelle le Washington Post. Si cette pratique est en réalité assez répandue dans le hip-hop, cela offre, avec Iggy Azalea, un nouvel angle d’attaques pour ses détracteurs.
Le travail de sape de ces derniers à en tout cas bien marché. Difficile de dire, aujourd’hui, si l’Australienne de 25 ans pourra se relancer ou si sa carrière est déjà terminée.
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