Pour trouver le Dock Pullman, spot secret de la Flip Party, il suffisait de suivre les membres du “crou”. Vers 23 h, on se presse devant l’imposant bâtiment planqué plaine Saint-Denis de l’autre côté du périph’, au milieu des studios de télévision – celui de Salut les Terriens par exemple. L’immense pièce de 3 200 […]
Samedi 16 septembre : c’est enfin le grand jour de la Flip Party promise par Stupeflip à ses fans et souscripteurs. Au milieu de quelques milliers d’adeptes déchaînés et déguisés, on y était, on vous raconte.
Pour trouver le Dock Pullman, spot secret de la Flip Party, il suffisait de suivre les membres du « crou ». Vers 23 h, on se presse devant l’imposant bâtiment planqué plaine Saint-Denis de l’autre côté du périph’, au milieu des studios de télévision – celui de Salut les Terriens par exemple.
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L’immense pièce de 3 200 m2 est débarrassée de ses tribunes et les murs sont recouverts d’écrans projetant parfois le concert, parfois des artworks du groupe. On est tout de suite dans l’ambiance grâce au live de Pogo Car Crash Control qui retentit à ce moment là. Un rock bien gras et puissant, une bonne découverte qui colle bien avec l’univers éclectique de Stupeflip, qui ne tardera d’ailleurs pas à monter sur scène pour un premier mini-live.
Les adeptes du « crou » – la plupart sont déguisés, ou portent une marque d’allégeance à Stupeflip (t-shirt, masque, oreilles de lapin…) – se ruent au milieu du dancefloor. Agités, bière dans une main, cigarette (et plus si affinité) dans l’autre, les premières frictions éclatent, un pogo se déclenche rythmé par le titre Stupeflip Vite!!! qui résonne à fond. King Ju, tout de noir vêtu, veille sur la foule du haut de la scène, bien épaulé par ses fidèles compères Mc Salo et Cadillac (« Cadillac c’est caca », peut on lire sur un t-shirt).
Quelques titres plus tard, Dr Vince (DJ du « crou ») reprend son set, il est bientôt 1 h. Le moment parfait pour prendre une pause, faire un tour à l’extérieur et découvrir le reste des installations. Dehors, même s’il fait froid, les adeptes du « crou » se sont réunis en petit groupe, profitant des boissons ou de la nourriture achetées dans l’un des quelques stands prévus à cet effet. Thierry Ardisson sirote tranquillement sa bière pendant que l’un des (nombreux) hommes masqués se fait visiblement « introniser ». Des cris retentissent à l’intérieur de la salle, on y retourne.
Au milieu de la foule, un convoi d’hommes tout habillés de noir, capes et masques compris, se déplace en direction de la scène, drapeaux estampillés « Régions Confédérées » dans les mains. La Religion du Stup se répète en fond sonore – on apprendra plus tard que ces drapeaux ont été dessinés par King Ju, qu’ils n’ont pas de signification particulière et qu’on pouvait déjà les voir dans le livret du premier album en 2003. Ils montent sur la scène, se figent, leur yeux rouges et brillants fixant le public, alors que King Ju et sa bande entament une deuxième session live.
Les lumières ambiantes se teintent de rose et de vert, Stupeflip propose des titres du dernier album Stup Virus. En plein milieu du planant The Solution, une fille lâche : « Je ne sais pas trop pourquoi je suis là… « . Un autre soulève son masque démoniaque qui arbore un large sourire et lui répond : « Rejoins le crou, tout le monde est le bienvenu ». Flippant.
Après The Antidote, Creepy Slugs, Lonely Loverz, Stalactites…, les « adeptes » qui étaient restés bloqués sur la scène disparaissent. Peu après 2 h, un DJ arrive : « C’est Dee Nasty les mecs !! » s’étonne un spectateur vêtu d’un peignoir, d’un masque de lapin et d’une cape. Bien vu.
Le père de l’émission H.I.P. H.O.P (prononcé « à chiper, à choper ») se lance pour une heure de set hip-hop/rap, sa spécialité. King Ju reste sur scène, les gens apprécient et dansent, même Casimir qui lui aussi était présent : « C’est ça l’esprit Stup, des vidéos, des temps morts, des animations ! Je suis fan ! », s’excite-t-il.
Dee Nasty se retire après presque une heure de show, sous les applaudissements de la foule conquise mais réduite, car il se fait tard. L’ambiance change d’un coup, il est presque 4 h du matin. La salle est plongée dans le noir l’espace d’un instant, puis se rallume sur fond de métal, habillée d’une scénographie représentant des flammes. Pophip (que le groupe avait laissé aux portes de l’enfer dans le titre Des nouvelles de Pophip, de l’album Stup Virus) apparaît ligoté au milieu de la scène, cerclé par des flammes, et chante sa douleur.
Pophip disparaît rapidement dans le feu, que des lumières vertes et des écriteaux qui défilent sur les murs remplacent vite. Le « crou » reprend la scène et enchaînera quelques morceaux supplémentaires. Ce sera le dernier acte, avant la fin de la Flip Party, soldée par une vidéo d’au-revoir.
Certains se diront déçus, « parce qu’il n’y avait pas assez de Stupeflip et trop de DJ set ». D’autres souligneront le prix « exorbitant » des consommations et de la nourriture. En tout cas, l’on retiendra la « belle fête » que Stupeflip a donné, réussissant une fois de plus à faire rentrer tout ce joyeux monde dans l’univers cultivé par le groupe depuis maintenant plus de 10 ans.
#FlipParty
Paradis pour les uns
Enfer pour les autres
C’était une métaphore du purgatoire @stupeflip pic.twitter.com/2WEPQH9j8j— Gilles Noeppel (@gilgamed1) 17 septembre 2017
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