Lors d’une interview, l’ancien président d’Universal Music France a également évoqué un « manque de diversité » qui pourrait être pallié via une répartition des revenus aux artistes basée non plus sur le nombre de streams mais sur le nombre d’abonnés.
Cette interview, c’est à Pure Médias – dans le cadre de l’émission #QHM – que Pascal Nègre l’a accordée. Elle intervient des suites d’un constat historique que le Syndicat National de l’Edition Phonographique (SNEP) vient de réaliser : les revenus générés par les écoutes en streaming ont dépassé ceux des ventes physiques sur le premier semestre 2017.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
L’ancien président d’Universal Music France, désormais à la tête du label Six & Sept, a tout d’abord confirmé les soupçons de triches dans le stream, d’un “évidemment que ça triche” sans appel ; avant de recentrer le débat sur le modèle de répartition des revenus “absolument injuste”, qui est selon lui le vrai problème. Un extrait de l’interview est à voir ci-dessous :
“ La répartition devrait absolument se faire par abonné ”
Pascal Nègre a en conséquence développé un argumentaire, à travers l’exemple d’une des plateformes de streaming les plus influentes, en mettant en corrélation certaines données (âge des utilisateurs et fréquence d’utilisation) :
“ Aujourd’hui, Spotify prend le chiffre d’affaires du mois dans le pays, puis divise par le nombre de streams et obtient le prix au stream. Mais je trouve ça absolument injuste : imaginez quelqu’un qui paie 10 euros, qui a 55 ans et écoute 100 chansons par semaine, et quelqu’un qui paie ces mêmes 10 euros, mais a 17 ans et écoute 2500 ou 3000 streams dans le mois. Eh bien une toute petite partie des 10 euros du premier va aller à ses artistes, tandis que le reste financera la musique qu’il n’écoute pas ”
Celui qui est maintenant aussi animateur radio d’une émission (L’invité de Pascal Nègre diffusée sur les ondes de RFM), a même proposé une ébauche de solution, en soumettant un nouveau modèle :
“ La répartition devrait se faire par abonné. Si je n’ai écouté qu’un titre, les dix euros vont au producteur du titre. Si j’en ai écouté 10.000, on divisera et ça fera des poussières de centimes (…). Si on ne le fait pas, on va favoriser les musiques par les moins de 25 ans et c’est très bien, mais à un moment donné, on va tuer la monétisation de la world music, du jazz, de la musique classique, de la chanson française, les fonds de catalogues français… On aura un vrai problème de diversité. Il est fondamental d’avoir tous les genres de musique. Je me suis toujours battu pour ça. ”
L’intégralité de l’interview, où Pascal Nègre parle aussi, de son émission de radio, de son éviction d’Universal, de harcèlement sexuel dans la musique et de bien d’autres sujets, est à revoir via ce lien.
{"type":"Banniere-Basse"}