Beethova Obas Pas prese (Blue Silver/Declic) On pourrait noircir la page pour dépeindre Haïti, cette île si jolie “où l’histoire a toujours eu les mains tachées de sang”, comme l’écrit Eric Sarner dans La Passe du vent. Beethova Obas, dont le père, le peintre Charles Obas, “disparut” comme tant d’autres sous le régime des tontons […]
Beethova Obas Pas prese (Blue Silver/Declic)
On pourrait noircir la page pour dépeindre Haïti, cette île si jolie « où l’histoire a toujours eu les mains tachées de sang », comme l’écrit Eric Sarner dans La Passe du vent. Beethova Obas, dont le père, le peintre Charles Obas, « disparut » comme tant d’autres sous le régime des tontons macoutes des Duvalier, le sait très bien. Il aurait pu jouer des tambours, convoquer les figures ancestrales des rythmes petro, cette branche congolaise de la culture vaudoue qui en appelle aux forces maléfiques. Il aurait pu mettre le feu comme Boukman Esperyans. Faire parler la poudre et crier sa colère. Aux traits torturés et naïfs d’un Basquiat, il a préféré la caresse des couleurs pastel. Il a choisi un autre remède. D’autres armes. La poésie douce-amère de ses textes, la pudeur d’une voix qui masque toute sa souffrance, la mélancolie de sa guitare, la nonchalance de ses rythmes. Toujours en créole, Pas prese est dans le droit fil de son envoûtant Si paru voilà deux ans.
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