Revue des troupes du grand manitou Yuksek et de son label Partyfine : electro, oui, mais pop toujours. Critique et écoute.
Pierre-Alexandre Busson est né en 1977 à Reims. Trente ans plus tard, le projet Yuksek prendra forme doucement, et un premier album sera bientôt publié. Entre les deux, Pierre- Alexandre est passé par le conservatoire, où très classiquement il étudiera le piano jusqu’à ses 17 ans.
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L’émergence d’une scène rémoise
C’est juste après que commencera à se cristalliser, dans le sillage du premier album de Daft Punk, les prémices d’une post-French Touch décomplexée vis-à-vis du purisme techno. En 2009, Yuksek publie Away from the Sea, et c’est toute une scène rémoise qui émerge à ce moment (The Shoes, Brodinski, The Bewitched Hands…).
Depuis 2003, c’était avec le festival Elektricity qu’il rassemblait les nouveaux talents de l’electro française, dessinant en creux un chemin menant du tabassage en règle aux joies plus douces de la pop-music. Une idée qui se verra confirmée par Living on the Edge of Time, deuxième et dernier album en date de Yuksek. Après un festival et deux albums à succès, c’est assez naturellement que Pierre-Alexandre Busson a lancé sa propre maison de disques en 2013.
Orienter la techno vers l’horizon infini de la pop
Celle-ci se nomme Partyfine et fête donc son premier anniversaire avec une compilation rassemblant les repérages de Yuksek. On y retrouve les déjà bien connus Juveniles (dont Yuksek a récemment produit le premier album), les side-projects de Pierre-Alexandre lui-même (Peter And The Magician, The Alexanders), et bien sûr quelques découvertes bien senties (Clarens, Crayon, Poom, Villa…).
L’ensemble est à contre-courant total des dernières secousses electro, qui depuis quelques mois (années ?) se confirment en direction d’un retour au purisme électronique. Ce que raconte cette compile, c’est l’émergence d’une génération qui a justement grandi dans la techno, mais qui aujourd’hui peut se permettre de la transformer, de la tordre, en l’intégrant si fort à son éducation et à son identité qu’elle peut en faire ce qu’elle veut. La techno, ici, c’est l’école, et le point de fuite, l’horizon infini de la pop.
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