Sacré Graal. Rarement monté, Parsifal poursuit sa quête initiatique sur la scène du Châtelet avec un plateau vocal exceptionnel. Oeuvre ultime du vieil enchanteur de Bayreuth, Parsifal combine à la fin du siècle dernier la première représentation fut donnée le 26 juillet 1882 les thèmes les plus hétéroclites. Rassemblant plusieurs légendes médiévales […]
Sacré Graal. Rarement monté, Parsifal poursuit sa quête initiatique sur la scène du Châtelet avec un plateau vocal exceptionnel.
Oeuvre ultime du vieil enchanteur de Bayreuth, Parsifal combine à la fin du siècle dernier la première représentation fut donnée le 26 juillet 1882 les thèmes les plus hétéroclites. Rassemblant plusieurs légendes médiévales dont le poème Parzivâl de Wolfram von Eschenbach, lui-même inspiré du roman de chevalerie Perceval de Chrétien de Troyes, un passage des Nouvelles hindoues d’Holtzmann ou encore Peredur, la version galloise de Parsifal , Richard Wagner élabore son livret d’opéra à partir de la philosophie contemporaine d’Arthur Schopenhauer, telle qu’elle s’exprime dans Le Monde comme volonté et comme représentation. A la suite du philosophe, le compositeur expose dans des drames musicaux (Tristan et Isolde, Les Maîtres chanteurs et Parsifal) sa vision d’un monde où tout n’est qu’illusion, théâtre d’une universelle volonté de puissance. Tiraillé entre souffrance, satiété et ennui, l’homme ne saurait trouver la paix que dans le renoncement et l’abnégation.
Cette philosophie de l’être, dont les sources sont autant chrétiennes que bouddhistes, traverse les héros wagnériens, plus particulièrement Parsifal, leur donne vie et leur prête des résonances multiples qui se trouvent dans le livret et la musique. Parsifal, « un innocent rendu sage par la pitié », résiste aux charmes des Filles-Fleurs et à l’amour de Kundry, comme aux maléfices du magicien Klingsor, et accède à la sainteté en reconquérant la lance sacrée celle qui perça le flanc du Christ en croix. Du long prélude introductif à l’Enchantement du Vendredi Saint, l’ouvrage enchaîne avec une lenteur processionnelle les différents thèmes ; loin des excès tumultueux du Ring, l’orchestre de Parsifal se veut plus réfléchi, ensorceleur et d’une transparence immatérielle, tournée vers la plus intense des méditations.
Edifiée sur des conceptions religieuses variées et auréolée de symboles, cette quête initiatique du Graal offre des lectures multiples.
Créée la saison dernière à Amsterdam, puis reprise à Florence, cette nouvelle production a été confiée à Klaus Michael Grüber. Le metteur en scène allemand et son décorateur Gilles Aillaud se sont concentrés sur une raréfaction du geste des personnages chacun devenant une icône de lumière , tout en dévoilant à chaque acte une esthétique spécifique. A ces apparitions savantes s’ajoute un plateau vocal exceptionnel, dominé par les wagnériens Waltraud Meier (Kundry), Matti Salminen (Gurnemanz) et Monte Pederson (Amfortas).
Richard Wagner, Parsifal, avec Waltraud Meier, Theo Adam, Matti Salminen, Monte Pederson, le choeur du Châtelet, l’Orchestre de Paris, direction Semyon Bychkov, mise en scène Klaus Michael Grüber
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