Où, encore une fois, il faut ressortir la biographie pour présenter ce groupe : né des cendres de l’hydre Birthday Party en même temps que Nick Cave & The Bad Seeds, avec Mick Harvey comme dénominateur commun. Mais contrairement à un Nick Cave qui avait déjà assis sa réputation charismatique et n’a ramé que pour […]
Où, encore une fois, il faut ressortir la biographie pour présenter ce groupe : né des cendres de l’hydre Birthday Party en même temps que Nick Cave & The Bad Seeds, avec Mick Harvey comme dénominateur commun. Mais contrairement à un Nick Cave qui avait déjà assis sa réputation charismatique et n’a ramé que pour obtenir une reconnaissance grand public, Simon Boney n’est encore reconnu comme poète rock et chanteur dramatique que par une petite poignée d’afficionados. A ses côtés, donc, le fantastique, le digne, le sobre Mick Harvey, un musicien qui semble avoir délibérément choisi l’ombre, faute d’une voix, mais qui illumine de ses lumières le blues revisité de ses compagnons. Ici encore, sur le sublime single tiré de l’album, I have the gun. Un single avec lequel on pourra peut-être enfin accorder à Crime & The City Solution un statut digne de sa valeur que lui refuse toujours l’establishment rock. L’elargissement des influences ? jazz, hindoue ou pop ? vont dans le même sens. Simon Boney, chanteur remarquable, s’affirme un peu plus encore dans la consistance de ses textes en contant l’histoire de The last dictator, où son lyrisme débridé boit le calice jusqu’à la lie. C’est décidé, avec Paradise discotheque, Crime & The City Solution perd la peau de traîne-la-mort dont on l’avait injustement affublé et entre dans la cour des grands. Dix ans de pratique assidue n’ont jamais fait oublier à ces musiciens-là que le rock était une affaire très sérieuse pour des gens qui ne le sont pas, des gens qui n’ont la révolte qu’intérieure.
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Archives du n°25 (sept.90)
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