Comment écrire sur l’amour heureux ? C’est sur cette impossibilité que réside le point de départ du premier album de The Blow. Paru l’an dernier, mais uniquement disponible en import, Paper Television était passé injustement inapercu. Il ressort aujourd’hui, assorti du premier mini-album du groupe, Poor Aim: Love Songs. Dès les premières mesures, Paper Television […]
Comment écrire sur l’amour heureux ? C’est sur cette impossibilité que réside le point de départ du premier album de The Blow. Paru l’an dernier, mais uniquement disponible en import, Paper Television était passé injustement inapercu. Il ressort aujourd’hui, assorti du premier mini-album du groupe, Poor Aim: Love Songs.
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Dès les premières mesures, Paper Television évoque The Soft and the Hardcore, le premier album de la Bordelaise Tender Forever. Signé tout comme elle sur K Records, le label de Calvin Johnson qui a érigé l’esthétique lo-fi maison en éthique, The Blow chante à tue-tête des chansons intimes aux mélodies très pop, soutenues par des rythmiques squelettiques, produites par des boîtes à rythme ou des synthés régressifs.
Sur scène, la ressemblance entre Tender Forever et la chanteuse Khaela Maricich est là encore frappante : très expressive, développant un langage corporel singulier, elle s’y produit souvent seule, vêtue de blanc, dans une performance hilarante et émouvante qui tient autant du stand-up que du concert. Musicalement, The Blow ne se laisse jamais enfermer dans un genre, braconnant sur les terres de Peaches (la décharnée et moite Pile of Gold), Dani Siciliano (la suave et inventive Parentheses) ou encore des Brésiliens Bonde Do Role (Long List of Girls et ses rythmes dance-hall). L’ensemble produit un disque au rythme enlevé et à la légèreté irrésistible : la séduction de Paper Television réside dans ce dosage parfait entre intime et mise à distance de soi, dont on fait les meilleures comédies.
Egalement disponible Poor Aim : Love Songs (K Records/Differ-ant)
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