Attention, mesdames et messieurs ? comme dirait Michel Fugain ?, on va vous dire tout et n’importe quoi sur Palookaville, le quatrième album de Fatboy Slim. Quelques vieux grigous aigris, remis en selle par l’hypothétique “retour du rock”, vous diront certainement : “Fatboy Slim ? Le big-beat ? C’est mort, écoute plutôt les Ramones.” D’autres […]
Attention, mesdames et messieurs ? comme dirait Michel Fugain ?, on va vous dire tout et n’importe quoi sur Palookaville, le quatrième album de Fatboy Slim. Quelques vieux grigous aigris, remis en selle par l’hypothétique « retour du rock », vous diront certainement : « Fatboy Slim ? Le big-beat ? C’est mort, écoute plutôt les Ramones. » D’autres individus, eux nettement plus jeunes, et très largement acquis à la cause d’une musique électronique aussi allemande que minimaliste, avanceront pour leur part un autre type d’argument : « Fatboy Slim ? Sérieux, t’as encore envie d’écouter ça aujourd’hui, sérieux ? Ecoute plutôt les trucs de chez BPitch Control, le big-beat, c’est dead. » Le truc paradoxal, c’est qu’au fond il existe un point commun entre ces deux types de personnes pourtant très différentes : aucune d’elles n’aura pris la peine de jeter une traître oreille sur le disque de Fatboy Slim.
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Et c’est bien dommage, car Palookaville est tout sauf un disque à expédier à grands coups de mauvaise foi. Alors effectivement, le big-beat est mort, avec les honneurs, et il est enterré bien profond sous les plages de galets de Brighton. Mais Fatboy Slim, ce concombre masqué toujours incarné par le flamboyant Norman Cook, est lui bel est bien vivant. Un peu paresseux certes, voire en pilotage automatique sur une poignée de titres : Jingo, qui ressemble vraiment trop à cette daube de Ritmo de la noche, ou Song for Chesh, dansable au bout de sept mojitos. Mais épaulé par Damon Albarn, Lateef du collectif Quannum, Bootsy Collins (à l’œuvre sur une reprise cartoonesque du Joker du Steve Miller Band), Justin Robertson et Johnny Quality, un jeune groupe de Brighton, il parvient une nouvelle fois à mettre en branle ses joyeux bazars sonores, pleins de samples souples et de beats bizarres, qui soignent un bassin endolori plus vite que bien des ceintures Gibaud. Parfois vraiment rock, tantôt électronique ou explorant les terres peinardes du dub ou du ska en pantoufles, Palookaville est surtout, et comme tous les disques de Fatboy Slim, un disque désinvolte, extatique et franchement rigolard. Un disque capable, en plein mois d’octobre, de nous laisser entrevoir ce que Michel Fugain ? tiens, encore lui, c’est marrant ? appellerait l’autoroute des vacances.
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