Réédition des albums de Palace Brothers : folk off !
De si jolis chevaux. Sur la ligne de départ, au milieu des années 90, ils étaient trois : Will “Palace Brothers” Oldham, Chan “Cat Power” Marshall, Bill “Smog” Callahan. Les étalons d’une nouvelle façon de jouer du folk en Amérique, indomptables et l’écume aux lèvres. Résultat du tiercé vingt ans plus tard : Bill Callahan a prouvé qu’il était le plus endurant – ce qui ne nous empêche pas d’attendre fébrilement le prochain Cat Power, ni d’avoir encore envie de faire le tri dans les inégaux derniers albums de Will Oldham.
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Mais la réédition des albums qu’il a enregistrés sous le nom mouvant de Palace (Palace Brothers, Palace Music ou Palace Songs) vient nous rappeler qu’à l’époque (1993-97) Will Oldham avait une sacrée longueur d’avance. Le premier album avait un nom à coucher dehors, seul et à même le sol gelé : There Is No-One What Will Take Care of You. Du folk d’après l’Apocalypse. Fragile, apeuré, désorienté, joué par un gamin des Appalaches qui se serait perdu dans le ravin après sa première cuite.
Un chef-d’oeuvre en péril, ruine fondatrice sur laquelle Will Oldham allait construire la suite : Days in the Wake, Hope, Viva Last Blues et Arise, Therefore (dernier monument de folk palliatif qui ne fait pas partie de la salve de rééditions, pourquoi ?). A la fin de Days in the Wake, Will Oldham chantait “I am a cinematographer”.
Des disques comme des courts métrages lo-fi, road-movies existentiels en décor naturel. Du folk sur la brèche et gonflé d’émotion, sur les pistes de Neil Young ou Leonard Cohen. Ces disques (et la compile de raretés Lost Blues and Other Songs), on les a écoutés comme on découvrait à l’époque les films de Terrence Malick ou les grands romans de Cormac McCarthy – méridiens de chant.
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