Comme beaucoup de ses contemporains, Amon Tobin utilise des beats cassés, hachurés, dépravés pour instaurer des atmosphères sombres et décaties : une sorte de jazz moderne, violent et rugueux, jamais virtuose mais toujours barbare. Pourtant, les disques d’Amon Tobin se différencient de ceux de la plupart des autres pensionnaires du label Ninja Tune par un […]
Comme beaucoup de ses contemporains, Amon Tobin utilise des beats cassés, hachurés, dépravés pour instaurer des atmosphères sombres et décaties : une sorte de jazz moderne, violent et rugueux, jamais virtuose mais toujours barbare. Pourtant, les disques d’Amon Tobin se différencient de ceux de la plupart des autres pensionnaires du label Ninja Tune par un sens inédit de la construction sonore, pleine d’embûches, de détours et de strates superposées, toujours moites et enfiévrées.
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Out From Out Where, sombre, mystérieux et bourré de beats opaques, affine et radicalise l’axe tracé par ses précédents disques. Rétrospectivement, d’ailleurs, ses trois premiers albums (sans compter ses exercices parallèles sous le pseudo de Cujo) pourraient correspondre à une trilogie de l’apprentissage, arborant des titres explicites : Bricolage, Permutation, Supermodified. Le titre du nouvel album, moins explicite et plus poétiquement énigmatique, sert à merveille la maturité mystérieuse du disque.
Des morceaux comme Triple Science et El Wraith révèlent une face plus calme d’Amon Tobin, mais pas forcément plus apaisée : on a, à chaque instant, l’impression d’être à l’intérieur d’un cauchemar climatisé. D’où ce sentiment oppressant de BO idéale pour un jeu vidéo apocalyptique, sombrement festif et intelligent : un jeu dans lequel on se laisse happer avec un bonheur inconscient.
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