Ce cinquième album de Him, groupe mené par Doug Scharin (ex-batteur de Codeine, June of 44 et Rex), s’écoute comme une excursion contemporaine à l’intérieur des univers du free-jazz et du dub, où l’on croise les fantômes de King Tubby ou de l’Art Ensemble of Chicago. Les cuivres sont ici remplis jusqu’à la gueule de […]
Ce cinquième album de Him, groupe mené par Doug Scharin (ex-batteur de Codeine, June of 44 et Rex), s’écoute comme une excursion contemporaine à l’intérieur des univers du free-jazz et du dub, où l’on croise les fantômes de King Tubby ou de l’Art Ensemble of Chicago. Les cuivres sont ici remplis jusqu’à la gueule de résonances électroniques, de réverbérations et d’échos, jaillissant d’une plage pour s’échouer sur la suivante, en un mouvement perpétuel, en un tourbillon de vibrations incessantes. Dans le petit monde de Him, la mémoire des anciens est essentielle : elle enfante et nourrit la musique et met en branle de jolies réminiscences.
Him, pourtant, n’est pas que le simple condensé de vieilles traditions religieusement vénérées. Il y a là, au contraire, un travail de réinvention intelligente des discours passés : les atmosphères se construisent précisément, avec un doigté minutieux, organique et très contemporain. En ce sens, ce disque est une exploration musicale qui n’est pas sans rappeler les tentatives jouissives du Miles Davis électrique des années 70.