Depuis Morenica en 1998, le pianiste new-yorkais a radicalisé une exigence de limpidité qu’il compare à celle du quatuor à cordes, où l’échange des voix est constant : les instruments se passent le thème, qui s’envole Les tonitruances ne sont pas interdites, mais elles doivent éviter de sonner comme des batailles perdues d’avance.Formé au jazz […]
Depuis Morenica en 1998, le pianiste new-yorkais a radicalisé une exigence de limpidité qu’il compare à celle du quatuor à cordes, où l’échange des voix est constant : les instruments se passent le thème, qui s’envole Les tonitruances ne sont pas interdites, mais elles doivent éviter de sonner comme des batailles perdues d’avance.
Formé au jazz et à la musique contemporaine classique, le pianiste-compositeur affiche dès la première plage, joliment intitulée Detritus, son amour pour Monk, avec une aisance technique rappelant que les pianistes Ran Blake et Jacki Byard furent ses professeurs.
A l’autre extrémité de ses univers de référence, Webern, les méthodes d’improvisation qui ne viennent pas du jazz, les airs populaires du répertoire latino.
Anthony Coleman remonte le cours de ses racines américaines et européennes à travers son interprétation singulière de n’importe quel standard du patrimoine planétaire. Mélancolique ou enjoué, son jeu vif et aéré dénude des mélodies juives enfouies dans l’improvisation, à moins qu’il ne les déglingue pour mieux les extraire de leurs limites naturelles.
Les notes de pochette décrivent Anthony Coleman comme un cinglé génial, l’un des esprits les plus tordus de la new free music. Il convient de préciser qu’il est l’un des premiers à avoir joué la musique-bruit de John Zorn, qu’il se produit en duo avec Roy Nathanson, sax des Jazz Passengers, qu’il a enregistré avec son autre groupe The Selfhaters, et que depuis quinze ans il accompagne le guitariste Marc Ribot dans ses aventures free-punk-soul, des Rootless Cosmopolitans.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
{"type":"Banniere-Basse"}