Pourfendeurs de dance-floors et éditeurs de compilations habitées et savantes (How to Kill the DJ Part 1 and 2, The Dysfunctional Family), le label parisien Kill the DJ sort un album de folk.
Une audace payante puisque Ouest se révèle écoute après écoute un de ces disques précieux, dans lesquels on vient autant se réfugier que se perdre. Loin d’asséner des certitudes, Ouest demande en effet à son auditeur de lâcher prise, d’accepter une part d’irrationnel, d’inconnu, et de se laisser emporter par ses mélodies accidentées, hypnotiques et un poil borderline.
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Son auteur, Jason Edwards, a longtemps bourlingué avant
de parvenir à sortir ce premier album. La trentaine entamée, il a vagabondé, jouant dans les bars de Dublin, Montréal ou New York ou dans les rames de la ligne 6 du métro à Paris, avant de se sédentariser. Un parcours chaotique, plein de fêlures, dont Ouest porte les stigmates. Récit d’errances psychotropes (Codeine, premier titre hypnotique aux accords tendus et lancinants, ou le litanique Opium), d’amours perdues, de divagations mentales, le disque, étonnamment abouti et cohérent, revisite de manière personnelle et habitée l’héritage folk.
Décharné, rythmé par une guitare parfois rejointe par une flûte ou un saxophone, Ouest navigue entre le désespoir lyrique d’un Leonard Cohen (Here They Come), l’ambiance enfumée et déglinguée d’un Tom Waits et des Lounge Lizards (Bourbon Ouest), ou encore le psychédélisme illuminé d’un Syd Barett (Down the Drain).
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