Le retour plein de raffinement des discrets Français. Critique et écoute.
S’il est devenu à la mode d’évoquer l’essor et la reconnaissance, à sa juste valeur, d’une scène pop française contemporaine, il ne faudrait pas pour autant oublier ceux qui, dans l’ombre et la discrétion, s’agitent et produisent de jolis disques depuis des années. Parmi eux, Orwell, groupe nancéien à la discographie délicate entamée il y a quinze ans, sort pour cette rentrée un élégant album, son cinquième, à qui il a donné le nom d’Exposition universelle.
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https://www.youtube.com/watch?v=0uZXM71Dhlw
Pas question, ici, de la candidature de Paris pour le grand raout de 2025 : l’artwork de l’album, qui rappelle les formidables dessins d’Albert Robida, évoque au contraire les expositions universelles de la fin du XIXe siècle, celles qui virent la capitale française recevoir sa tour Eiffel, son Grand Palais ou ses somptueux pavillons étrangers disparus.
Belle nouvelle ensuite, puisque le flacon est ici aussi soigné que l’ivresse est grande : Exposition universelle aligne treize compositions au raffinement admirable, chantées dans un français délicatement poétique, sur lesquelles planent aussi bien les fantômes des High Llamas que de William Sheller (Je ne sais pas mourir), de Voulzy que de Stereolab (Tous les avenirs).
Ce cinquième disque bénéficie de la participation de plusieurs amis du groupe – Cascadeur (sur Rengaine européenne) ou Kidsaredead (sur La Vie électrique). Il confirme surtout la valeur de la formation de Jérôme Didelot qui, tant sur le plan des textes que des arrangements et mélodies, réussit ici un coup d’éclat – une seule écoute d’Entrelacs, par exemple, devrait suffire à vous en persuader.
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