Ample et ambitieux, Ordinary man n’a pas la grâce fugace et fragile d’une première tentative en forme de promesse, il impose d’emblée son univers particulier et sa sacrée personnalité. Coup de maître de la part de Phelim Byrne, moqueur mordant, attendri jamais cynique, et de son acolyte Donnie Hardwidge qui savent manifestement ce qu’empathie veut […]
Ample et ambitieux, Ordinary man n’a pas la grâce fugace et fragile d’une première tentative en forme de promesse, il impose d’emblée son univers particulier et sa sacrée personnalité. Coup de maître de la part de Phelim Byrne, moqueur mordant, attendri jamais cynique, et de son acolyte Donnie Hardwidge qui savent manifestement ce qu’empathie veut dire. La musique de Day One déploie des trésors d’invention pour rester collée aux trouvailles verbales de Byrne. A des kilomètres de la sempiternelle introspection, Ordinary man offre la bonne surprise d’observer avec indulgence et acuité les démêlés de ses contemporains avec leur vie, leurs désirs et leurs vertigineuses velléités, équivalent musical d’un certain cinéma british où la misère n’engendre pas forcément la mélancolie, où compassion ne rime pas nécessairement avec mièvrerie. Lucide, Day One oscille en permanence entre chansons dansantes et drôlatiques et d’autres aux climats inquiétants, quand le paradis se perd et que la pluie d’automne crible de ratures les existences atrophiées, alors leurs ambiances oppressées n’ont rien à envier aux heures les plus sombres du Tricky le plus mal embouché.