Opération Orféo par Kirsten Thomas Dehlholm
Opéra Opération, le mot n’est pas trop fort car c’est un vrai lifting que subit ici l’opéra de Gluck, deux minutes de sa musique et les cinquante-huit autres de John Cage et Bo Holton. Minimaliste, cet Orféo-là est un opéra de l’image et de la perception. Une sorte d’expérience conceptuelle totale où le spectateur regarderait défiler une suite de diapositives géantes. Les premières voix viennent de l’ombre, dirigées par la baguette fluorescente d’un chef d’orchestre. La lumière apparaît peu à peu, et découvre un immense escalier sur lequel sont installés dix-huit chanteurs habillés et couronnés de noir. Leurs silhouettes tracent, au fil du spectacle, des lignes géométriques contredites par une unique courbe, le corps d’Orphée qui glisse lentement de marche en marche. Les voix dessinent l’espace sonore. Quant à la lumière, elle nous fait basculer d’une vision-plan à la troisième dimension pour, soudain, en un rai fluorescent, nous plonger pour quelques secondes dans un monde virtuel. Magique ! Ne cherchez pas forcément à comprendre l’histoire d’Orphée dans tout cela, laissez-vous faire, les yeux et les oreilles grands ouverts.
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