Les sales gosses de Wavves passaient la semaine passée par Paris, à la Flèche d’or, à quelques semaines de la sortie de leur nouvel album. Que tout le monde a déjà entendu, par ailleurs…
Ca sent les vacances scolaires, et vu la moyenne d’age et le dresscode de l’auditoire, il y a fort à penser que ce soir, il y a quelques chaises de libres au Motel et au Pop In (pour les provinciaux : deux haut lieux de la hypitude adolescente parisienne où passé 23 ans, on a l’impression d’être le pion du lycée). Forcément, un évènement estampillé Vans(tm) ne va pas rassembler trop de quadragénaires.
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Puis bon, le diras t-on assez ? Wavves, ça reste une musique de petit con, faite par un petit con, pour des petits cons. Le DJettes-set des Demoiselles d’honneur passe un peu inapperçu, le public s’étant réparti entre l’espace fumeur et la verrière climatisé. Partout sauf dans la salle donc. Attaque donc Bonjour Afrique, et ceux qui pensaient avoir sous les oreilles un private show de Salif Keita sont déçus : ce sont en fait 2 français qui font du noise. L’un à la batterie, tape très fort, et plutôt très bien. L’autre à la guitare et avec plein d’effet. Quelques plans qui évoquent Sonic Youth (le guitariste a d’ailleurs des faux-airs d’un jeune Thurston More qui aurait bien mangé ses weetabix) pour un résultat assez réussi, et une complicité lisibles sur les visages des deux. Les deux hululent parfois des choses avec des voix de faussets, par affinité shoegaze probablement, ou pour mieux préparer le public aux « wouhouhouhou » de Wavves. On préferera les entendre jouer que chanter, mais quoi qu’il en soit, on se dit qu’il va falloir les suivre de prés ces gamins.
Puis Wavves. Définitivement un curieux attelage que Nathan Williams, ce gamin minuscule, tout mignonet, la peau glabre et le sourire en coin, affublé des deux ex- reatards (la section rythmique du regretté Jay Reatard), obèses, et tout droit sortis de Spinal Tap. On attend Wavves sur scène avec beaucoup d’appréhension, parce que King of the Beach l’album qui sort le 30 aout (mais qui a déjà copieusement fuité, et dont on reparle très vite, promis) présente un réel upgrade par rapport aux précédentes productions.
Pourtant, là, rien de nouveau en fait. La voix est reléguée à sa place initiale, soit derrière tout et tout le monde, couverte d’effets de nappes. La pourriture lo-fi s’est réinstallée sur l’ensemble de l’appareil, tout le pétillant et les reliefs de King of the Beach disparu, dessous. C’est dommage. Du coup, les anciens morceaux ressortent très bien, mais les nouveaux ont l’air d’être des anciens. Même les pépites du nouvel album, comme Take on the World, peinent à se distinguer des So Bored et No Hope Kids du précédent.
Un constat, donc : Nathan Williams fait de bonnes chanson, mais dés qu’on le laisse seul aux commandes, il met tous ses effets à fond et ça devient n’importe quoi. Faut le canaliser ce gosse. Evacuées également les étrangetés du genre de Convertible Baloon pour se concentrer sur le coté le plus punk du répertoire. Le groupe est sympa sur scène, entre chaque chanson, Nathan boit les bières des midinettes du premier rang et leur signe des autographes.
Le bassiste fait des grimaces et claque sa grosse main sur celles des pogotteur du pit. Le batteur est en charge des relations avec avec le public, il faut dire que les deux autres ont de telles quantités d’effets sur leur micro qu’on ne comprends rien du tout quand ils parlent. Et tout ça prend des plombes et donc aucune réelle dynamiques de concert ne s’installe. Là aussi, c’est dommage. Quelqu’un dans le public : « Vos gueules, et jouez ! » le batteur : « et pourquoi tu ne viendrais pas poser tes lèves autour de ma bite ? ». Sales gosses…
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