Le quatuor de Philadelphie était en concert lundi soir, au Point Éphémère, pour présenter son dernier album. On y était, on a eu chaud, on vous dit tout.
Avant de prendre nos quartiers au Point Ephémère, lundi, on avait un peu la boule au ventre : est-ce que le show sera à la hauteur de Slave Ambient, petit bijou d’americana qui nous a littéralement conquis en cette rentrée 2011 ? L’angoisse n’a pas longtemps tenu nos tripes en otage : dès les premières notes, le charme d’Adam Granduciel –entendez musical – opère. Privés de leur fondateur, le messie folk Kurt Vile, qui trace désormais brillamment sa route en solo, The War On Drugs n’en garde pas moins cette musicalité atmosphérique que peu savent encore distiller.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
On ne peut en effet s’empêcher de penser très fort à Jesus & Mary Chain tant la filiation paraît téléphonée. A grands coups de shoegazing, les Américains nous embarquent comme à bord d’un vieux pick-up rouillé, sans autre but que le voyage. Et quel voyage. Malgré la touffeur de la salle, les mélodies planantes du quatuor, d’une évidence implacable – dont le magnifique I Was There – ne se lassent pas de nous bercer, aveuglément guidés vers de grands espaces hallucinés.
The War On Drugs déploie peut-être encore plus sur scène que dans le casque les nappes synthétiques épaisses, les arpèges obsédants et autres riffs narcotiques qui font la richesse de leurs titres, à l’instar du puissant Come To The City et de sa suite, City Reprise #12. Avec une humilité bienvenue. Le groupe n’a peut-être pas l’arrogance scénique d’un Crocodiles, mais a l’élégance de s’effacer devant sa musique. Et c’est suffisamment rare pour être souligné.
Tout au long du set, Granduciel et ses petits camarades demeurent comme absorbés par leurs assemblages mélodiques complexes, leurs effets multiples, leurs structures circulaires, parfois à la limite de l’hypnotique. Totalement incarnés dans leur performance. Nul besoin de se la raconter quand on est doué : The War On Drugs, en plus de nous avoir suspendus, une heure durant, hors du temps et de l’espace, a livré lundi soir une belle leçon de simplicité.
{"type":"Banniere-Basse"}