Les vétérans de Suede étaient de retour hier pour un concert à Paris : une armée de tubes, un public plutôt très conquis, un triomphe, on y était, on vous raconte.
Les fans les plus épris et les plus fortunés s’étaient déjà rendus à Londres, au printemps dernier, pour les concerts de reformation de Suede au Royal Albert Hall. Les autres avaient du gentiment patienter jusqu’à ce dimanche glacial de novembre, choisi par la troupe originale de Brett Anderson pour investir la scène de l’Elysée Montmartre. Concert affichant complet, line-up originel (à l’exception de Bernard Butler, toujours absent), public trentenaire: les Anglais n’ont pas eu besoin de publier un nouvel album pour attirer les Parisiens- un peu comme elle chérit The Divine Comedy, la France a toujours aimé Suede et le groupe, dès qu’il quitte son Royaume-Uni natal, y trouve sa plus grande réserve de fans à l’étranger.
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Après une première partie très moyenne assurée par les Français de The Tatianas, qui ont certainement beaucoup rêvé de devenir les Libertines, le groupe entre en scène avec This Hollywood Life, extrait de Dog Man Star, pour ce que l’on espère être un concert-best of. Merci petit Jésus d’avoir exaucé nos voeux: pendant une heure et vingt minutes, Suede va enchaîner les tubes, ne puisant dans sa copieuse discographie que les meilleurs extraits de ses meilleurs album- gros niveau. De mémoire, on n’avait pas entendu setlist aussi impeccable depuis des lustres: nul temps mort, nulle cochonnerie piochée dans les derniers et plus mauvais albums du groupe (malgré le gros amour qu’on porte au groupe, c’était devenu un peu n’importe quoi sur la fin…).
Excellente nouvelle donc: en 2010, Suede préfère jouer ses vieux morceaux devenus des mini classiques. Les trois premiers disques y passent donc forcément, et les pépites se succèdent: Trash, Filmstar, She, We Are The Pigs, The Drowners, So Young, Metal Mickey, New Generation, ou encore l’inoubliable Killing of a Flashboy, extrait de la non moins épatante compilation de faces B Sci-Fi Lullabies. En forme comme aux premiers jours, Brett Anderson n’a pas vieilli. Grande tige surexcitée, crooner sexy, sautillant comme un moustique à la grande biennale du Palu, le chanteur n’a également rien perdu de son incroyable timbre de voix androgyne, mi-Bowie mi-Donald Duck, capable d’atteindre des sommets de grâce (The Wild Ones) comme de porter quelques-uns des singles les plus symptomatiques de la dernière décennie (Beautiful Ones, en conclusion des festivités). Le tout, en affichant, toujours, une justesse formidable. Malgré quelques problèmes de son, la soirée est un triomphe, auquel ne manque que l’annonce d’un nouvel album. Pendant ce temps-là, de l’autre côté de la Manche, Primal Scream fête les vingt ans de Screamadelica à Londres. Tout va bien.
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