Regina Spektor a affronté la fournaise du Bataclan hier soir, et a apporté avec elle ses petites pépites new-yorkaises de jazz hip-hop mélodiques. Notre instinct de mélomane averti nous a naturellement guidé vers elle : compte-rendu complet à lire ici.
La chose devient peu à peu routinière pour ceux qui fréquentent le Bataclan : le moindre soubresaut de mercure du thermomètre, et la température de la salle parisienne s’accroît, puissance 15 -tous sont déjà échauffés et transpirants à l’idée de voir la vraie, l’unique Regina Spektor donner un concert à guichets fermés alors que certains s’échinent toujours à négocier leur entrée, sans succès.
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Regina arrive en robe noire, tente un enjoué « ça va ? », avec une prestance sibylline que n’aurait pas renié Nina Simone en son temps. Ses musiciens l’accompagnent alors qu’elle s’élance sur les rutilants titres de Far : Laughing With, Blue Lips. On sent une petite difficulté dans la progression, la chaleur y étant peut-être pour quelque chose. On perçoit une faiblesse passagère dans la voix, alors qu’elle esquisse un timide « thank you… » toute sourire. Puis on la voit prendre sa guitare, et les choses en main alors qu’elle entame That Time, chanson ironique sur les souvenirs impérissables. Regina Spektor n’a besoin que de Regina Spektor. Constat qui saute d’autant plus aux yeux et aux oreilles quand on la voit seule sur scène, que celle-ci est passée maître pour instaurer une relation quasi-viscérale avec son public, cordon ombilical entre l’artiste et son reflet qui ne rompra forcément que dans la douleur.
La chaleur monte alors que celle-ci lâche : I’m So Sweaty !. Le duo beatbox avec Reggie Watts (qui assurait par ailleurs la première partie de ce soir) Dance Anthem of The 80s intègre l’alchimie Spektor, preuve supplémentaire de l’influence hip-hop de la voix new-yorkaise. Et quelle voix. Chaque morceau, chaque couplet, chaque syllabe où elle l’appose transmet une émotion personnelle et cristalline, d’une consistance impressionnante. Un concert intimiste, donc, malgré la chaleur torride. On aura vu Regina Spektor monter en puissance et en sincérité, pour finalement nous faire entrer à corps perdu dans son univers fantaisiste.
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