Chaque année le Printemps de Bourges inaugure la saison des festivals avec une programmation audacieuse mixant découvertes francophones et confirmations internationales. La preuve encore cette année à l’occasion de la 39e édition…
Jour 2 – samedi 25 avril 2015
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Cette deuxième journée de festival détient probablement le record de bpm (battement par minute) en dévoilant d’une part les découvertes électroniques des Inouïs, et affolant de l’autre tous les jeunes loups – avides de transe et de pilules roses – à l’occasion de la Rock’n Beat Party du samedi soir.
Coté pile, on s’engouffre donc à la salle du 22 pour les découvertes des Inouïs électroniques. Le plateau est riche et varié, avec deux chouchous à l’horizon. Plébiscité sur les plateformes d’écoutes (plus de 200 000 vues sur Soundcloud), le nouveau prodige de la néo french touch, Jumo, nous présente un set dans la digne veine de ses aînés de promotion : Fakear ou encore Thylacine… Asticotant ses potards comme un pilote dans un cockpit, on prend un malin plaisir à le voir cuisiner en direct sur son plan de travail – visible pour tous (plan incliné). On regrette seulement une accumulation de projections, parfois un peu confuses, qui ne rendent pas forcément hommage aux qualités de graphiste et de dessinateur de l’artiste.
Second gros espoir de la journée : les Havrais de NUIT, dont on ne cesse de nous rabâcher les oreilles depuis des mois. Au final c’est un set electro pop assez mitigé auquel on assiste. Si la mise en scène est terriblement efficace – de grandes lettres lumineuses N U I T et un placement scénique ne laissant aucun des 4 musiciens de côté – on ne peut pas en dire autant sur la richesse des mélodies. Après deux premiers titres sombres et terriblement captivants, leur énergie s’effiloche peu à peu, et on se lasse rapidement du timbre de voix nébuleux et des guitares saturées.
Côté face, c’est le RDV annuel de la Rock’n Beat Party qui sonne le glas des derniers rayons de soleil et présage une nuit diaboliquement bien remplie. Au programme, ce sont près de 12 artistes qui se succèdent entre la salle gigantesque du W et le Palais d’Auron, le tout ponctué par le va-et-vient de milliers de jeunes festivaliers avides de pogos, bourre pifs, et débauches juvéniles en tout genre. Gros coup de coeur pour le Norvégien Cashmere Cat ! Arrivé sur scène incognito avec son sac à dos et un portable à la main, il réussit la prouesse de multiplier les fans passant d’une centaine de curieux à une salle bombée comme une grande cuillère de stéroïdes ! Producteur de prestige (Ariana Grande), ce jeune vingtenaire à la crinière blonde planquée sous une casquette façon Wayne’s World, capte instantanément l’attention en mélangeant pêle-mêle house, trap, dub. Comble du cool, il ose faire appel aux esprits de monstres pop sacrés, en diffusant par exemple un extrait du Wannabe des Spice Girls.
Impossible de ne pas tomber sous le charme des deux louveteaux Fakear et Rone, récemment sacrés ambassadeurs de l’anti french touch. Pour eux, cette nuit ressemblerait plutôt à une profession de foi, une véritable confirmation devant un public converti qui se roule de plaisir dans les flaques de bière, dans la farine (ou toute autre poudre à sa disposition). Côté mise en scène, on salue celle de Fakear qui invite à ses côtés 4 musiciens (violoncelle, clavier, batterie et basse), mais aussi les projections illuminées de Rone.
A.A.
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