Après un double passage au festival de Coachella, les Versaillais de Phoenix fêtaient la sortie de Bankrupt ! de l’autre côté de la Manche. C’était lundi soir à Londres : on y était, on raconte.
Pour ceux qui douteraient encore, ou feindraient d’ignorer le succès international de Phoenix, ceux-ci fêtaient la sortie de leur cinquième album à Londres, en Angleterre. Treize ans après United, leur premier album, Bankrupt ! se dévoilait lundi soir au Shepherd’s Bush Empire, salle très belle et plutôt chic, remplie pour l’occasion d’un public plutôt chic lui aussi. Que l’auditeur un peu trop punk s’écarte : sur scène comme sur disque, la musique des Versaillais se pratique sans tâches sur la chemise, sans trous dans le perfecto.
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Après une première partie des locaux The History Of Apple Pie (et une belle attente aussi), le public réclame Phoenix : les quatre Français débarquent escortés par deux autres musiciens, compagnons de route de leurs aller-retours transatlantiques. Très vite, ils donnent le ton avec leur tube récent, Entertainment. Eh oui, la musique de Phoenix est bien un divertissement, un jeu de société distingué, un plaisir sucré qu’on s’accorde dans le confort de plus d’une décennie de pop ouverte au monde – à tout le monde.
Pendant que le batteur finira de régler des petits soucis de matériel en fuite, Thomas Mars, chanteur qu’on ne présente plus vraiment, enchainera quelques morceaux acoustiques, avant d’offrir les tubes d’un passé déjà touffu : Lisztomania, Long Distance Call ou encore 1901. Entre: des digressions instrumentales sinueuses et puissantes, ainsi que des retours sur quelques morceaux de Bankrupt !, négociés entre énergie cristalline (Trying To Be Cool, Drakkar Noir) et vagues de claviers entêtants (Chloroform).
Le public n’est cependant pas vraiment bouillant, mais il chante les morceaux qu’il connait de bon cœur – pas trop non plus : le flegme anglais résiste bien, ce soir, aux envolées enflammées de Phoenix. Avant de conclure, Thomas Mars jettera toutefois son corps dans la foule londonienne, avant de se hisser littéralement jusqu’au premier balcon, continuant pendant ce temps de chanter tranquillement. Il redescend et rejoint la scène, porté à bout de bras par un public finalement déridé. C’est ainsi : Phoenix ne doute de rien, n’a peur de rien, et c’est pour ça que ces Français volent désormais si haut.
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