Décidément amoureux de Paris, qui le lui rend bien, Peter Doherty a joué à la Cité de la Musique dans le cadre du Festival Days Off. On y était, on vous raconte.
On redoutait un peu de revoir Peter Doherty si tôt après sa prestation décevante au Rock dans tous ses états avec Babyshambles (balbutiements du nouveau batteur, setlist prévisible). Si son groupe peine à le suivre, il s’épanouit en solo, quand il peut improviser sur un coup de tête la moindre mélodie qui lui traverse l’esprit.
{"type":"Pave-Haut2-Desktop"}
C’est ainsi qu’on le retrouve dans le cadre un brin chichiteux du festival Days Off. Parquet reluisant, sièges moelleux au balcon, atmosphère agréablement climatisée : pas de doute, nous sommes à des années lumière de ses lieux de prédilection habituels. L’hurluberlu entre en scène habillé pour la circonstance, costard impeccable, haut de forme, coupe de vin rouge à la main. Il empoigne sa guitare et entame le concert avec application.
D’abord, on se désole un peu de le sentir bridé, de constater qu’il ne s’est toujours pas débarrassé des deux ballerines autoproclamées qui polluent la scène de leurs pas titubants et désordonnés. Et puis, après cinq morceaux vient le déclic : il fait le pitre, sort toute sa gouaille et joue à la demande. Il interprète à la suite For Lovers, You’re My Waterloo et Sheepskin Tearaway, un triptyque bouleversant qui vient rappeler pourquoi, malgré les déboires et les frasques, on continue de se passionner pour le songwriting de ce garnement attachant.
Ce qui rend ses concerts solo uniques, c’est sa prise de risque à glisser une poignée de raretés. Quelqu’un lui demande France, d’habitude propriété exclusive de Carl Barât, mais il s’exécute volontiers, en enchaînant sur Can’t Stand Me Now qui évoque l’époque où leur amitié partait en lambeaux. Il reprend également un bout du classique Blue Moon ainsi que Robin Hood d’Ocean Colour Scene. Juste un petit regret quand il clôture la soirée sur Albion, après seulement une heure de concert. Pour l’avoir déjà vu dans un cadre similaire, au Royal Albert Hall londonien, on sait qu’il peut prolonger plus longtemps cette pluie d’étoiles filantes.
{"type":"Banniere-Basse"}