Après l’avoir vu en solo, on savait Peter Doherty capable de balayer en une poignée de chansons sa réputation sulfureuse. Le voilà de retour dans le cadre plus formel du Bataclan pour deux dates à guichet fermé : deux soirées, deux récits.
La première partie n’est pas trop dépaysante puisqu’il s’agit de Roses Kings Castles, le projet solo d’Adam Ficek. Le batteur des Babyshambles dévoile ses ravissantes pop-songs acoustiques, parfaites pour démarrer la soirée en douceur. Puis un autre proche de Doherty, Alan Wass, monte sur scène pour gratouiller quelques morceaux patraques, fourmillant de références aux Yardbirds.
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21h. L’Union Jack flotte sur un ampli. Peter Doherty débarque avec un chapeau et une guitare acoustique, et commence par Music When The Lights Go Out, l’un des morceaux les plus poignants du deuxième album des Libertines. Très vite, il est rejoint par une ribambelle de musiciens et retrouve l’esprit très collaboratif des Babyshambles de 2004. Comme sur Grace/Wastelands, son premier album solo, il joue sous son propre nom mais s’entoure d’un groupe solide : ses deux acolytes des Babyshambles Adam Ficek à la batterie et Drew McConnell à la basse, le producteur Stephen Street au tambourin (ça ne s’invente pas) et à la guitare, un melodica, deux violons, un violoncelle. Et enfin Graham Coxon, guitariste de génie au sein de Blur, qui interprète un solo magistral à la fin de Time For Heroes.
[attachment id=298]Broken Love Song est sans doute la meilleure illustration de la délicatesse des arrangements, une version orchestrale au souffle épique qui contraste avec la simplicité habituelle de Doherty. A la fois apaisé et fougueux, Peter Doherty se fond dans ce vaste dispositif qui l’oblige à suivre soigneusement la setlist alors qu’il préfère jouer sans filet tout ce qui lui passe par la tête. Peu de place pour l’improvisation, mais lorsque le groupe s’éclipse à plusieurs reprises, il illumine la salle entière avec une simple guitare manouche, une grâce innée et une inspiration indiscutable. « Montre-moi ce que tu aimes, regarde-moi le détruire / L’amour semble s’effriter entre mes mains », chante-t-il sur la déchirante Ballad Of Grimaldi. Il finit par se jeter dans la fosse, n’ayant visiblement pas pu résister à la ferveur du public. A suivre dès demain matin pour le compte-rendu du deuxième concert.
Photos : Ondine Benetier
Setlist :
Music When The Lights Go Out (solo)
Arcadie
Last Of The English Roses
1939 Returning
A Little Death Around The Eyes
Salomé
Through The Looking Glass
Palace Of Bone
Death On The Stairs (solo)
Tell The King (solo)
Don’t Look Back Into The Sun (solo)
I Am The Rain (avec Jack Robinson)
Sheepskin Tearaway (avec Dot Allison)
Lady, Don’t Fall Backwards
Sweet By And By
New Love Grows On Trees
Broken Love Song
Albion
Ballad Of Grimaldi (solo)
Time For Heroes
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