Depuis quelques semaines Paris et les réseaux sociaux sont envahis par le hashtag #bouillant. Après avoir vécu la soirée d’ouverture du Peacock Society, au Parc Floral ce weekend, on comprend pourquoi. On y était : on vous raconte.
Paris is burning. La capitale française a retrouvé une place de choix sur la carte des musiques électroniques. Plus besoin d’aller à Londres, Berlin ou New-York pour passer des nuits mémorables. En partant de Paris, il suffit de prendre la bonne ligne de métro, direction Château de Vincennes. Entre Darkside, Ron Morelli, Omar S et Kerri Chandler, la soirée d’ouverture du Peacock Society vendredi dernier nous a offert de nombreux moments de grâce.
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>> Vidéo : The Peacock Society : du gros son et des looks surprenants
Warm-Up : Jeremy Underground & Brawther vs. Boston Bun
Lorsqu’on arrive sur le site du festival, le soleil se couche à peine. Les scènes sont encore clairsemée et la queue à l’entrée est correcte. On en profite pour découvrir le lieu : des food trucks qui nous ouvrent déjà l’appétit, des espaces chill sous les arbres pas encore pris d’assaut, des toilettes en quantité suffisante qui nous éviteront l’attente à 3h du matin : tous les éléments semblent réunis pour une nuit mémorable.
Vérifications faites, on peut passer à la séance d’échauffement. Dans ces grands bâtiments en béton pas encore noirs de monde, la (deep) house tranquille de Jeremy Underground accompagné de Brawther, et celle plus vocale de Boston Bun résonnent. L’acide de ce dernier met parfaitement en jambes et quelques bboy en sont d’ailleurs déjà à enchaîner les pas de danse. #Bouillant on vous a dit.
Darkside : le bruit blanc de l’été
Dave Harrington et Nicolas Jaar étaient les premiers à jouer live et ont livré une heure de bruit blanc et brutal, servi par des lumières d’une beauté tout en épure. Darkside adapte Psychic au format festival. On sait combien le groupe aime les montées grises et le travail du son en finesse, et il lésinera moins qu’à son habitude sur la puissance. Dans un épais nuage gris, Harrington triture une guitare aux accents jazz et Jaar ose quelques salves bien senties sur des titres comme Paper Trails. Entre deux déferlantes, accompagnées de stroboscopes cinglés, on se laisse porter par des constructions malines et qui prennent aux tripes. Darkside ne sacrifie rien à rien : il fait marcher la tête et les jambes.
Ron Morelli : Saint Patron des technophiles
De tous les Djs présents ce soir, c’est au boss de L.I.E.S que revient la palme du set techno le plus crasse. Moins expérimental qu’à son habitude, Ron Morelli prend acte du format « warehouse » dans lequel il joue et, n’en déplaise aux puristes, nous embarque avec lui sur une autoroute percussive. On traverse un tunnel de basses à la profondeur mesurée et aux échos noise. Le public réagit tranquillement à une sélection accaparante et des effets minutieux d’une efficacité intraitable.
Omar S et Recondite : sans surprise
Le producteur allemand Recondite, qui livrait le second live de la soirée, et celui de Detroit Omar S nous ont – chacun dans leur genre – offert de jolis sets qui manquaient malgré tout de folie. Les Djs ont tous les deux calibré leur sélection pour l’horaire (ils jouent entre 3h et 5h) : combo « nappes – basses » pour le premier, gimmicks house efficients pour le second.
Richie Hawtin et Kerri Chandler : choix cornélien
Vue la couleur des deux scènes entre lesquelles on a navigué ce soir, c’est forcément aux deux capitaines Richie Hawtin et Kerri Chandler que revient la tâche de conclure la soirée. Pour les festivaliers, ça donne lieu à un petit dilemme et quelques allers retours entre la techno tarée du Canadien exilé à Berlin et la science des basses d’un des fondateurs de la deep house.
On finit par faire notre choix : nos jambes et notre cœur vont à Richie Hawtin, qui a récemment ressuscité son pseudo Platiskman. Cette première nuit s’achèvera donc sur un groove minimal dont on ressort chancelant et plus très #bouillant. Au levé du soleil, on apprendra grâce aux sourires des festivaliers présents dans l’autre salle que Kerri Chandler a conclu la nuit au piano. Les festivaliers, fatigués mais aux yeux encore grands ouverts, se fraient un chemin par les arbres de Vincennes, prêts à en découdre de nouveau dans quelques heures.
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