Fauve, le collectif, continue de faire de la scène en attendant la sortie de son premier EP. Ils étaient lundi 22 avril à la Flèche d’or pour la Nuit Fauve #4 : au programme, mini-concert de Caandides, projections vidéo, concert et DJ Set. On y était, on vous raconte.
Pas encore d’album, ni même d’EP pour Fauve (Blizzard sort le 20 mai) et les concerts du collectif affichent déjà complet, archi complet : pour assister à cette Nuit fauve à la Flèche d’or (Paris), il fallait se lever de bonne heure… le mois dernier. La prochaine a lieu le 28 mai, et c’est déjà trop tard (COMPLET). A l’approche de la rue de Bagnolet on voit déjà la file d’attente qui s’étire, hommes, femmes, 20-30 ans, patients et résolus. On entre dans la salle à 20h.
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La Nuit fauve n’est pas vraiment un concert : c’est un moment ouvert et détendu qui s’étale sur plusieurs heures. Fauve invite ses amis : ce soir Caandides, groupe pop-rock qui injecte dans ses morceaux une dose d’électro. Ca groove, ils assurent, et les projections pop sur les musiciens nous mettent en ambiance. Après leur set, on attend (encore un peu, ça fait partie du jeu) et c’est sur un Monsieur Loyal que le rideau se rouvre : « Bonsoir… »
Le collectif présente sa dernière vidéo, un travail en cours pour le clip de Blizzard, « c’est pas encore fini, c’est une première version ! » Projection : sur l’écran blanc on reconnaît la marque de Fauve (≠) ; s’affichent maintenant des mots collés les uns aux autres ‘niquesamèreleblizzard’. Et deux jeunes hommes s’échappent de Paris en mobylette, casque old school sur la tête, font un tour en campagne, s’engueulent un moment, et rejoignent la mer et ses falaises. Fermeture du rideau. Ca va commencer.
Morceau de piano et cri du public, c’est Saint-Anne qui ouvre le concert de Fauve, le flow est rapide et les mots se bousculent, un peu de tension, et puis ça décolle. La mise en scène est minimale et on accorde peu d’attention aux vidéos qui défilent. Intérêt toutefois : elles posent un léger voile sur le collectif, qui sans les rendre tout à fait anonymes, les couvrent d’une jolie lumière aux couleurs délavées. Le dispositif créée une proximité voulue avec le public : ici pas de spectacle, pas d’entertainement, vous et nous= même combat. Le public est d’abord calme, il applaudit avec ferveur entre les morceaux et la salle nous paraît d’un coup plus petite.
Les gens s’agglutinent et la chaleur monte, on s’enfonce dans le rock en suivant le déroulement du set, Cock Music, Smart Music suit 4000 îles et Haut les cœurs. Sur scène Quentin, le chanteur, se déplace de manière frénétique (vous pensez à Ian Curtis ? Ce n’est pas tout à fait ça), il sert le câble de son micro, va d’un côté, de l’autre, semble touché par un coup de feu inaudible et réussi l’exercice délicat de ne pas se déplacer en rythme. Il ne sait pas danser et ne cherche pas à le faire. Il est (ils sont) un peu comme nous (vous), gauches parfois, sincères tout le temps.
Fauve garde du hip-hop l’urgence et l’énergie, le poum-tchack discret de la MPC, parfois les punchlines qui claquent aux oreilles (« avec la rage d’un mercenaire sous crack, d’un alcoolique en manque de Jack »), et une bonne volée d’insultes qui fusent au gré des chansons. La scène est un exutoire, ça pulse méchamment. Rub a Dub ensuite, et Les nuits fauves vers la fin, sur une version rallongée, plus musclée : ‘Promis, juré on la vivra notre putain de belle histoire‘, reprend la foule en chœur. Eux sont en plein dedans et c’est la dernière, « On va faire une reprise de Brassens… » Rires de la salle, du groupe, et c’est Kané qui commence, guitares et batterie qui tape fort. Applaudissement. Fin, mais pas tout à fait.
La soirée continue avec un DJ set, et le collectif s’éparpille dans la salle. On sort apaisé de la Flèche d’or : Fauve en concert c’est beau comme une planète et cette nuit on l’a dans la peau, on l’a dans la tête.
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