La rentrée amène toujours son lot d’apéros entre copains où chacun y va de ses anecdotes estivales. Le teint hâlé, les traits reposés ça parle plage et… festival. Si, si. « Festivals de l’été » ça n’est pas qu’un numéro spécial des Inrocks, c’est aussi une réalité et presque un passage obligé. On oublie vite. Le soleil tue les souvenirs et c’est dans la moiteur d’un bureau mal éclairé qu’on se souvient…
18 juillet. Rendez vous à Orly. Mtv et Vueling nous emmène au Monegros Festival en plein désert espagnol. 24h de musique électronique non stop. Une programmation alléchante. Histoire de bien s’achever avant les vacances.
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Arrivée à Barcelone, on s’engouffre dans un bus direction… le désert. Des cailloux, des collines et d’un coup… bam ! Un festival ! De la musique, des lumières, des tentes et des gens heureux, comme ça, au milieu de rien. Et des boum boum boum qui résonnent et vous happent vers la foule.
23H : Décoration des poignets avec bracelets en tout genre et appropriation de l’espace pro. Découverte du live d’Orbital. Aaaaaah c’est pas mal. Mais c’est dur d’écouter de la musique dans l’excitation de l’arrivée.
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00h30 : Fin prêt (Manger un morceau ? ok. Prendre une vodka ? ok.) on se presse devant Loco Dice. Claaaaaaaasse ! Les bras en l’air, le gobelet érigé en trophée on nous propose cigarette, chewing gum, mdma… quelle hospitalité ces espagnols !
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1h30 : Incapable de faire un choix à la lecture du programme on préfère errer dans la poussière et se balader au gré des sons en attendant de trouver l’inspiration. L’esprit embrumé on se rapatrie vers la grande scène. Un grincement de porte, des pas, un loup qui hurle…. Thriller retentit dans le calme du désert. Bizarre. Magique. Osé. Interloqué, émerveillé, terrifié on tourne le regard vers la scène pour y trouver Sven Väth en plein moonwalk ! Ok.
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2h : La curiosité nous emmène devant Aether, le projet live de Luciano. Lui, en homme d’orchestre dos au public faisant face à quatre dj, chacun derrière une colonne de lumière, fait des grands gestes avec ses bras. Très intéressant mais quand c’est qu’on danse ?
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2h30 : On se la joue sur la terrasse. Une mega pizza sur les genoux, vue sur la scène, on regarde Richie Hawtin. Derrière lui un énorme écran diffuse d’hypnotiques animations lumières en synchronisation parfaite avec les mouvements de la mastication. On se fait sermonner… « Quoi ??!!!! t’es resté dans le VIP pendant Richie ?????!!!!!!!!! »
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3h : Séance de rattrapage avec Ricardo Villalobos. Mega charismatique comme toujours, on s’offre complètement à la musique et se laisse guider comme une marionnette. On se surprend même à envoyer des textos d’amour et/ou des révélations qu’on a déjà eu 5 ou 6 fois « ‘tain Ricardo ! c’est TROP bien ». On reste jusqu’au bout. On danse jusqu’au bout. On a chaud et on s’en fout.
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4h30 : SOS. On vide frénétiquement poches et sacs à la recherche de doliprane 1000. T’as pas des boules Quies ? On court dans tous les sens mais impossible d’échapper à cette musique. Le son est beaucoup trop fort. On se réfugie dans une petite scène mais une macina stridente nous force à rebrousser chemin. On agonise. On se réconforte avec des clopes. On soigne les blessés qui sortent de la foule, en état de choc, les yeux rouges, les oreilles meurtries. On trouve un havre de paix et de calme au bar où on descend le stock de tickets boissons.
Note pour plus tard : Vitalic, plus jamais !
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5h : Avec toutes ces vodka, ces clopes et ces dolipranes on est remontés à bloc. Toujours pas tenté par la macina, on va voir Tiga. A partir de cette heure là les souvenirs sont flous. On se rappelle avoir trouvé son set bien, avoir vu le jour se lever, avoir voulu acheter de l’eau, avoir marché, avoir déploré l’état de ses chaussures blanches… non, grise ! non, marron !
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6h : On échoue devant Brodinski. Et là, surprise. Trop bien. Magique. Hyper classe. Elégant. On pensait qu’on allait se faire tabasser par du son maximal et puis en fait non. On est comme dans du coton. C’ést doux et agréable. Comme une berceuse. On a presque envie de crier son nom…
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Le téléphone sonne. Le coursier ne trouve pas la porte.Ouh là et puis c’est quoi ce mail hyper important ? Faudra aussi penser à acheter un ventilateur quand même. Fait trop chaud dans ce bureau.
Julie Ganter
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