Quelques semaines après la sortie de son premier album en solo, Maissiat montait hier sur la scène du Café de la Danse, à Paris. Vous avez deviné : on y était, on vous raconte.
Ca faisait un petit moment qu’on attendait de la voir sur scène, curieux de tester, en face à face, l’étrange pouvoir de ses premières chansons. Si on ne savait pas tenir notre langue, on dirait en effet que Maissiat est la ‘’nouvelle sensation’’ de la chanson française, que son premier album, Tropiques, est un vrai trésor, et que les joyaux qu’il contient détiennent une force d’attraction troublante, comme venue d’un métal encore inconnu. Mais comme on sait rester tranquilles, on s’est contenté de se faire aimanter jusqu’au Café de la Danse, où Amandine Maissiat nous fit la joie de jouer.
Première partie : Mensch, ou deux jeunes femmes – l’une blonde, l’autre brune, forcément – qui rappellent les origines musicales de Maissiat, avec Subway : un rock tendu, nerveux, plutôt rêche. Assez minimaliste toutefois, carrément atmosphérique par moment, Mensch nous fait un show contenu et posé, qui flirterait volontiers avec The xx si le cœur ne semblait pas tourné, au fond, vers la niaque de Bleached, Long Blondes ou encore des Dum Dum Girls. Quelques morceaux frais et vaporeux et puis s’en vont.
Après la pause technique réglementaire, Maissiat arrive seule sur scène – chemise blanche élégante, petit chapeau sur la tête. ‘’Mon petit cœur tape très fort’’, nous dit-elle, avant de commencer avec Soûle. Tout de suite on sent monter l’ivresse de l’émotion, et ce n’est pas Trésor, cette merveille jouée juste après, qui calmera un public qui se retient de crier. Entre temps, les musiciens de Maissiat l’ont rejoint sur scène. Ensemble, ils jouent La fabrique des fauves, Jaguar, Havana, Tropiques… toutes ces chansons en apesanteur, aux couleurs sombres mais suaves, feutrées, pastelles. Un concert en forme de tableau impressionniste.
Maissiat jouera également, ô joie, des inédits : sur l’un d’entre eux, elle invite d’ailleurs sur scène, surprise, Bertrand Belin. Ensemble, ils susurrent une balade amoureuse – mais l’amour, le vrai : une chanson douce-amère. De sa présence étrange et séduisante, de ce corps alangui et souple, Maissiat habite la scène avec une puissante légèreté, une trouble intensité. Après le rappel, on assiste à une reprise de Daho, Tombé pour la France. Nous, on est tombé pour Maissiat.