Pour sa 11ème édition, le festival a réuni la fine fleur de l’électro et des arts numériques dans dix lieux nantais. On y était, on vous raconte.
Qu’on soit jeune ou vieux, à l’affût des nouvelles technologies ou non, Scopitone étonne et propose un bel aperçu de ce que la culture électronique a à offrir aujourd’hui. Pour sa 11ème édition, le festival a réuni la fine fleur de l’électro et des arts numériques dans dix lieux nantais du 18 au 23 septembre. On vous raconte.
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La soirée d’ouverture est marquée par la projection de Mol, une vidéo dans laquelle un nombre incalculable de particules réagissent ensemble à la partition pachydermique composée par Ryoichi Kurokawa, mais le festival commence réellement le 19 septembre avec les très attendus Woodkid et Citizens!. Si la pop de ces derniers ne convainc pas, l’orfèvre Woodkid, lui, fait vibrer la salle du Stereolux à coups de montées grandiloquentes et de monumentaux visuels. Plus qu’un tour de chauffe avant sa date au Grand Rex le 26 septembre, il nous répète qu’il est vraiment content d’être là, et ça se sent. On s’émeut pour le classique Iron, mais aussi pour quelques titres de son album à venir, comme I Love You ou The Great Escape. Épique.
Grosse soirée hip hop le lendemain, où les new-yorkais de El-P et l’anglais Bang On ! servent toute leur énergie à un Pôle Etudiant en surchauffe (dans les deux sens du terme). Lors du week-end, les gros bonnets de l’électro se succèdent au Stereolux ou à la Friche Numérique (une ancienne usine désaffectée). La soirée du vendredi vient à peine de commencer que Clark envoie ses scuds acérés et psychédéliques en direction d’un public malheureusement bien trop occupé à attendre C2C. Le très prisé quatuor nantais, ici chez lui, fait le boulot sans grande fantaisie, et c’est l’inattendu Gesaffelstein qui tire vraiment son épingle du jeu, en faisant monter la température à coup de breaks sauvages et irrésistibles. La prestation de Rone, enfin, venu inaugurer sa nouvelle formule live, se révèle d’un ennui d’autant plus regrettable que son album à paraître le 15 octobre, Tohu Bohu, est précédé d’une excellente réputation. Dommage.
La bonne surprise du samedi vient avec Bambounou VS French Fries, deux DJ français offrant un savoureux et rafraîchissant métissage de house et de techno. Don Rimini, moins subtil, met quand même le dancefloor en ébullition, tandis que Para One et Kavinski offrent des sets redoutables.
Scopitone c’est aussi une pléiade d’installations numériques mêlant son et image, parmi lesquelles on peut se balader et interagir, qu’on soit adulte ou non. Eyjafjallajökull, par exemple, de Joanie Lemercier, est une représentation de cet immense glacier islandais qui répandit sa fumée sur l’Europe en 2010. Une œuvre majestueusement menaçante qui retranscrit à merveille la fascination de sa créatrice pour le volcan en question. The Ice Book, quant à lui, est un livre animé sur lequel sont projetés des scénettes empreintes d’un onirisme glacial. Kristin et Davy McGuire, ses créateurs, mêlent gracieuses chorégraphies, illusions d’optique et esthétisme victorien dans un ballet à la fois triste et envoûtant. Avec 40 000 spectateurs sur six jours et quelques concerts mémorables, Scopitone réussit encore le pari de réconcilier l’homme et la machine autour de l’art.
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