Cette année à Hyères, il n’y avait pas que la mode, la mode, la mode. La musique y a fait une entrée remarquée donnant à voir un joli chassé-croisé sur trois jours. Un festival dans le festival organisé par Stage Of The Art.
Le vendredi soir, histoire de rendre l’arrivée on ne peut plus dépaysante, le néo-zélandais au physique tout droit sorti d’un film de Gus Van Sant, Connan Mockasin, a fait entendre sa voix étrange et aérienne aux côtés de sa compagne japonaise en habits traditionnels. Une parenthèse psychédélique et enchanteresse joliment accrochée dans le ciel hyérois par les sons aquatiques de son album Forever Dolphin Love. Une BO qui allait parfaitement avec la lune. Sonnée et déjà dans un demi-songe on ira se coucher bercée par cette pop illuminée.
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Le jour d’après, c’est sur le jardin suspendu de la Villa Noailles qu’en fin de journée, le duo rémois The Shoes se lance et crée autour de Crack my bones, son dernier album. En plein soleil, le public est assis dans l’herbe et eux jouent sur fond de baie méditerranéenne. De l’électro-pop sauce acoustique où l’on colle un magnétoscope au micro et on en rit : “D’habitude on a un groupe, mais là ils ne sont pas venus”. Rien à voir avec leurs concerts habituels.
Mais live intimiste ou grosse armada, la paire est tout terrain et sait s’entourer. Deux guests et pas n’importe qui. Le compositeur britannique, Esser, prête sa voix et son accent cockney à Wastin’Time un des morceaux de Crack my bones qui donne la chair de poule.
Juste après, le clippeur français et songwriter doué Woodkid (de son vrai nom Yoann Lemoine) est venu jouer le tube Iron issu de son tout nouvel EP du même nom. Sinon, entre deux, veste en jean sur col V blanc, Benjamin Lebeau (c’est son nom, même s’il est pas mal) se replace la mèche et Guillaume Brière, casquette et lunettes noires, fait des “ooooohoooohhoooh” qu’on ramène dans notre tête à Paris.
Mais avant de partir, alors qu’on croit à l’essoufflement du dimanche, la foule est là face au trio allemand de Norman Palm. Lunettes jaunes et chemise en jean, le compositeur berlinois chante l’amour à distance sans être cheesy avec Easy et tape du pied dans l’herbe sur Landslide, extraits de Shore to shore, son second opus après ses charmantes reprises sur Boys Don’t Cry / Girls just wanna have fun. Hyères qui bouge au son de mélodies poignantes c’était une première et on en veut encore.
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